« Fais gaffe, salopard », « je sais où tu habites, je t’ai à l’œil » : ce n’est pas un voyou qui parle mais Marc Kasowitz, l’avocat chargé de défendre Donald Trump dans le scandale de l’ingérence russe dans la présidentielle américaine.
Mark Kasowitz a été obligé de s’excuser après la publication de ses propos menaçants par un site d’informations. ProPublica, récompensé en 2017 par le Pulitzer du service public, avait révélé jeudi soir qu’après avoir publié un sujet très critique sur Kasowitz, un homme avait envoyé à l’avocat new-yorkais un mail l’appelant à renoncer immédiatement à représenter Trump. L’homme, qui se voulait anonyme mais a été retrouvé par ProPublica qui le décrit comme un professionnel de la communication à la retraite, s’est attiré en réponse une série de mails incendiaires de cet avocat d’affaires réputé de Manhattan.
Des mails au langage le plus cru, qui pourraient dissuader le retraité de toute critique future. « Je t’ai à l’œil. Tu cherches la merde. On va voir qui tu es. Fais gaffe, salopard », dit l’un des mails publié par ProPublica. Un peu plus tard, Kasowitz lui écrivait encore : « je sais déjà où tu habites. Je t’ai à l’œil (..) on va se voir, je te promets ». L’avocat n’a pas démenti les courriels. Il n’a pas immédiatement répondu vendredi aux sollicitations, mais son porte-parole a envoyé un mail d’excuses à ProPublica, qui s’est empressé de le tweeter.
« Un pit-bull loyal au président »
« La personne qui a envoyé le mail a droit à ses opinions et je n’aurais pas dû répondre de façon inappropriée », s’est excusé Marc Kasowitz, cité par son porte-parole dans un communiqué. « Je vais lui envoyer un mail pour dire précisément cela. C’est le genre de choses où on voudrait pouvoir remonter le temps, mais évidemment je ne peux pas », a-t-il ajouté. Son porte-parole a par ailleurs souligné que « même si ce n’est pas une excuse, le mail (du retraité) est arrivé à la fin d’une très longue journée qui n’était toujours pas terminée à 10 heures du soir ».
Ces révélations embarrassantes interviennent alors que de nouvelles révélations cette semaine sur une rencontre entre le fils du président et une avocate russe pendant la campagne présidentielle ont relancé le scandale sur l’ingérence russe dans l’élection présidentielle. Le New York Times a fait état depuis de « tensions » entre le président Donald Trump et Marc Kasowitz, qui représente le milliardaire sur différents dossiers depuis 15 ans et que Bloomberg décrivait récemment comme « un pit-bull loyal au président ».
Le retraité qui a envoyé les mails a indiqué à ProPublica avoir été si troublé par cet échange qu’il l’aurait transmis au FBI.
Le Quotidien/AFP