Facebook va donner des récompenses aux personnes qui l’alertent sur la mauvaise utilisation de données personnelles par des applications tierces, comme celle mise en cause dans le scandale Cambridge Analytica.
C’est via une application de ce type à laquelle on se connecte via son compte Facebook que la firme britannique a récupéré les données de dizaines de millions d’utilisateurs à leur insu. « Ce programme va récompenser les gens disposant d’une connaissance et d’une preuve directes de cas où une application présente sur la plateforme Facebook collecte et transfère les données personnelles vers une autre partie pour les vendre, les voler ou les utiliser dans un but d’escroquerie ou à des fins d’influence politique », écrit le groupe mardi dans un communiqué.
Cette initiative est une variante des programmes appelés « bug bounty », très fréquents dans le secteur technologique, et qui prévoient de récompenser financièrement les personnes qui leur signalent des bugs. « Comme le bug bounty program, le montant de la récompense sera basé sur l’importance de chaque signalement. S’il n’y a pas de maximum, des signalements de bugs importants ont pu rapporter 40 000 dollars à ceux qui les avaient signalés », poursuit le groupe, qui avait annoncé en mars son intention de lancer ce programme.
Depuis l’éclatement du scandale CA, Facebook a déjà suspendu au moins deux autres firmes d’analyse de données qui auraient récupéré des données personnelles via ce type d’applications. Dans le cas de CA, c’est via une application de tests psychologiques, téléchargée par environ 300 000 personnes, que la firme aurait récupéré les données. A l’époque, en 2013, le système permettait à ces applications extérieures d’accéder au profil de ceux qui l’avaient téléchargée mais aussi à ceux de leurs amis, une possibilité supprimée depuis qui explique le nombre très important de membres potentiellement concernés, jusqu’à 87 millions selon le réseau social.
Cette mesure, qui en suit beaucoup d’autres ces dernières semaines sur la protection des données et la lutte contre la manipulation politique, intervient à quelques heures de la première audition, très attendue, du PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, qui va devoir s’expliquer sur tous ces sujets devant le Congrès.
Le Quotidien/AFP