Facebook a annoncé mercredi le lancement de tests pour réduire la visibilité des contenus politiques, après une année 2020 marquée par de sérieuses tensions avec les élus et la société civile.
Mark Zuckerberg avait déclaré fin janvier qu’il voulait moins de politique sur son réseau social, et plus d’interactions « positives ». La campagne présidentielle américaine, la pandémie et la vague de manifestations contre le racisme avaient tendu les relations entre les élus et certaines franges de la population.
La plateforme va d’abord diminuer la distribution de ces contenus sur les fils d’un faible pourcentage d’utilisateurs au Canada, au Brésil et en Indonésie cette semaine, puis aux États-Unis dans les semaines à venir. « Pendant ces tests initiaux, nous explorerons différentes façons de classer les contenus politiques sur les fils des utilisateurs, à partir de différents signaux, et nous déciderons ensuite quelles approches nous utiliserons à l’avenir », a détaillé dans un communiqué Aastha Gupta, la directrice produit du groupe californien.
Les informations des organisations de santé sur le Covid-19 ne seront pas concernées et Facebook assure ne pas avoir l’intention « de complètement retirer les contenus politiques ». Lors de la présentation des (excellents) résultats financiers de l’entreprise, Mark Zuckerberg avait dit vouloir « calmer le jeu » et « décourager les conversations clivantes ».
Depuis l’élection de Donald Trump et le Brexit en 2016, le géant des réseaux sociaux vit au rythme des controverses et scandales politiques. De larges pans de la société civile lui reprochent de servir de base à des personnes et organisations qui incitent à la violence – des persécutions de la minorité rohingya en Birmanie au récent meurtre du professeur Samuel Paty en France.
Facebook a multiplié les mesures pour mieux policer les échanges et juguler la désinformation, comme supprimer plus d’un million de groupes jugés nocifs, sans parvenir à les satisfaire. « D’après nos analyses aux États-Unis, les contenus politiques ne représentent qu’environ 6 % de ce que les gens voient sur Facebook », fait remarquer Aastha Gupta. Elle rappelle aussi qu’il existe déjà des outils de personnalisation du fil, comme de désigner des contacts ou pages comme « favorites », pour que leur contenu apparaisse en priorité, ou au contraire de masquer temporairement certains groupes et personnes.
AFP/LQ