Le gigantisme s’expose actuellement à Los Angeles à travers les œuvres de Robert Therrien, son plus important représentant américain.
Des tables de deux fois la taille d’un humain, des piles d’assiettes aussi hautes qu’une tour, des casseroles assez grandes pour s’y baigner… Le gigantisme de Robert Therrien prend ses quartiers à Los Angeles, au sein du musée The Broad, une institution de l’art contemporain qui consacre une rétrospective au sculpteur américain.
Décédé en 2019 à l’âge de 71 ans, l’artiste a marqué le XXe siècle en prenant le contre-pied du minimalisme. Fasciné par les objets simples du quotidien, il s’en est inspiré pour créer des pièces monumentales, devant lesquelles le spectateur devient lilliputien.
«Être sous ces tables, (…) cela vous transporte dans cet espace où vous vous souvenez d’avoir été d’une taille et d’une échelle différentes», explique Paul Cherwick, codirecteur du Robert Therrien Estate. «Vos perceptions sont un peu altérées.»
Effet viscéral
L’exposition, qui dure jusqu’au 5 avril, rassemble 120 œuvres créées par l’artiste sur cinq décennies. Au-delà de ses travaux gigantesques, il y a aussi des croquis intimes. Le contraste entre la taille des visiteurs et le gigantisme des tables et chaises exposées promet d’alimenter de nombreux comptes Instagram.
Pour Ed Schad, conservateur au musée The Broad, la taille de ces œuvres a un effet presque viscéral sur le spectateur. «Parfois, les choses sont plus grandes que nous, parfois elles sont plus petites que nous, cela nous impacte physiquement mais aussi psychologiquement», explique-t-il. «Donc, quand je regarde cette table et ces chaises, je pense à ces expériences de notre enfance qui peuvent encore peser lourdement sur nous.»
Outre cette exposition payante, The Broad est mondialement connu pour son impressionnante collection de pop art, accessible gratuitement et qui rassemble des œuvres majeures de Jeff Koons, Andy Warhol ou Roy Lichtenstein.