Pour sa traditionnelle exposition estivale, la Photothèque de la Ville de Luxembourg a choisi de mettre à l’honneur la place d’Armes et le Cercle Cité. Une fascinante plongée dans l’histoire.
C’est une place sur laquelle les habitants de la capitale passent quotidiennement, cœur même de la Ville de Luxembourg; la place d’Armes et le Cercle Cité n’ont pourtant pas toujours été ce qu’ils sont devenus aujourd’hui. C’est ce que la Photothèque de la Ville propose de faire découvrir, jusqu’au 4septembre au Cercle Cité, à travers son exposition «La place d’Armes et le Cercle». Une plongée dans plus de 100ans d’histoire à travers les photographies des collections de la Ville.
Alors qu’une des places symboliques de la Ville de Luxembourg, la place Hamilius, est en pleine mutation, c’est à une autre place, tout aussi historique de la capitale, à quelques pas de là, que la Photothèque consacre son exposition estivale au Cercle Cité. C’est bel et bien la place d’Armes et le Cercle qui sont cette année à l’honneur grâce à la Photothèque.
C’est avec pas moins de 108 photographies datant de la fin du XIXe siècle à aujourd’hui, réalisées par de nombreux photographes, dont Tony Krier, Théo Mey, Marcel Schroeder, Marcel Tockert, Edouard Kutter, Charles Soubry ou encore Marc Wilwert, que l’exposition plonge le visiteur dans un voyage étonnant dans le temps où l’on découvre au gré des évènements historiques et projets d’urbanisation une place comme on ne l’a jamais vue.
Ponctuées par des photographies aériennes réalisées à différentes époques, l’exposition est construite de manière chronologique, permettant ainsi de découvrir que la place avait avant tout un rôle militaire, d’où elle tire son nom, à travers des photographies de la fin du XIXe siècle qui présentent les sentinelles.
Le centre de toutes les mondanités
C’est en détruisant la garde principale que le Cercle a pu voir le jour sur la place et devenir, le centre de toutes les mondanités. On découvre également la construction du kiosque, différent de celui qui existe aujourd’hui, mais déjà dédié à la représentation de concerts, au départ uniquement joués par les fanfares militaires. C’est sur ce kiosque que la tradition des fanfares est née et perdure aujourd’hui.
Avec la construction du Cercle, on découvre une place qui se transforme à la fois en salon de la ville pour toutes les mondanités ou foires, mais aussi en lieu d’accueil des plus grands monarques et politiciens de l’histoire. On y voit la venue de la reine d’Angleterre, Elizabeth II, qui avait attiré les foules, massées sur la place, mais aussi le roi Bhumibol Adulyadej de Thaïlande et son épouse, les époux monarque de Belgique ou de Suède… que du beau monde qui a foulé le tapis et le pavé de cette place.
Constituer les archives de demain
L’exposition présente aussi un pan de l’histoire moins réjouissant avec la présence des soldats nazis durant la Seconde Guerre mondiale. On découvre avec stupeur que la place d’Armes, tout comme la place Guillaume-II a longtemps servi de… parking!
Heureusement, aujourd’hui ce sont les terrasses qui ont repris le contrôle. Aux côtés des images d’archives, on découvre aussi une série récente, tout en couleur, présentant des portraits devant le Cercle Cité. C’est le photographe Marc Wilwert de la Photothèque qui a réalisé une série des passants, laissant un peu plus de côté l’architecture pour révéler la vie. «C’est très important pour nous de réaliser et de montrer des images récentes, elles constituent les archives de demain. Comme les images d’archives que nous exposons présentent principalement des vues de l’architecture de la place et des environs, j’ai choisi de montrer le côté humain, la ville à travers ses habitants», explique le photographe.
Ainsi on découvre de larges portraits, reprenant à la fois les codes de la«street photography» et du studio, montrant des personnages étonnants et variés avec, derrière le bâtiment du Cercle Cité. «J’ai installé mon appareil photo et mes éclairages sur la place durant sept séances, j’ai observé et sélectionné les personnes que je trouvais intéressantes pour leurs tenues, mais aussi pour leurs expressions corporelles», ajoute Marc Wilwert. Il apporte, avec sa série «Streetfashion», une touche résolument contemporaine à cette exposition qui propose finalement une très belle balade dans le temps.
De notre collaboratrice Mylène Carrière