Accueil | Culture | [Exposition] C’est Luxembourg qui accueille, cette année, le Prix d’art Robert-Schuman

[Exposition] C’est Luxembourg qui accueille, cette année, le Prix d’art Robert-Schuman


C'est le Messin Thibaut Schneider, 24 ans, qui a rempoes structures précaires qui tentent de construire l'inachevé.(Photo : tania feller)

Jusqu’au 19 janvier prochain, le Cercle Cité et la Villa Vauban de Luxembourg, accueillent la 14e édition du prix d’art transfrontalier Robert-Schuman.

Né en 1991, présenté à un rythme biennal, à tour de rôle à Luxembourg, Metz, Trèves et encore Sarrebruck, le prix d’art Robert-Schuman se veut une vitrine pour la création contemporaine de l’espace transfrontalier «QuattroPole». Pour chaque ville  participante, un curateur changeant à chaque édition choisit quatre artistes qui peuvent présenter jusqu’à quatre œuvres chacun pour une exposition collective et temporaire. Un jury professionnel désigne, ensuite, le lauréat pour l’ensemble de sa proposition artistique.

Seize artistes, quarante-cinq œuvres, le prix d’art Robert-Schuman a besoin de place. Du coup, il s’étale sur deux espaces distincts de la capitale, au Cercle Cité et à la Villa Vauban. Pas de sens recommandé de visite, pas de séparation par lieu de provenance ou médium utilisé, pas de séparation non plus par artiste, trois – le Messin Thibaud Schneider, la Tréviroise Bettina Ghasempoor et le Sarrebruckois Martin Fell – étant présents aussi bien place d’Armes que du côté de l’avenue Reuter.

Jeudi le 21 Novembre 2019 à Luxembourg ville, Visite Presse Prix d'Art Robert Schuman

Surprenant, par contre, de constater que toutes les œuvres des quatre artistes luxembourgeois – Aline Bouvy, Laura Mannelli, Claudia Passeri et Éric Schumacher – retenus par la commissaire Stilbé Schroeder sont réunies dans la seule Villa Vauban. «Un hasard, assurent les responsables. Le choix du placement des œuvres s’est fait selon la seule contrainte de l’espace.»

Tous les styles, tous les sens

Des deux côtés en tout cas, les disciplines artistiques se regardent, se répondent, se mélangent. Vidéos, photos, sculptures, installations spatiales, lectures, objets sonores, cinétiques, collages, etc. sont au rendez-vous de cette exposition, pour certains dans le jardin de la villa bourgeoise du parc municipal devenue musée d’Art de la Ville de Luxembourg. Nombre d’œuvres jouant d’ailleurs de cette multidisciplinarité.

Comme souvent dans les expositions collectives, et encore plus les expositions de prix, il y a, ici, à boire et à manger. On trouve des œuvres monumentales en fer et des installations voulant représenter le vide ou la fragilité, des travaux très personnels et d’autres volontairement politiques – rappelant qui la triste actualité des migrants en Méditerranée, qui la guerre en Irak –, certaines évoquant la Grande Région commune à tous les artistes, d’autres au contraire les racines plus lointaines de certains d’entre eux, certaines encore étant totalement hors du temps et de l’espace, romantiques ou sensuelles. Surprenant, pour sûr! À chacun son Robert-Schuman.

Metz à l’honneur 

Qui dit prix, dit palmarès. C’est le Messin Thibaut Schneider, 24 ans, qui a eu les faveurs du jury composé de responsables d’institutions culturelles de Luxembourg, Metz, Trèves et Sarrebruck, pour ses structures précaires qui tentent de construire l’inachevé. Il succède ainsi au Sarrebruckois Thilo Seidel au palmarès du prix Robert-Schuman. La Messine Anaïs Mario et la Luxembourgeoise Aline Bouvy ont reçu toutes deux une mention spéciale. Le prix échappe au Luxembourg depuis 2001, année de la victoire de Su-Mei Tse.

Pablo Chimienti