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[Expo] – Mort de rire avec Michel Medinger !


75 ans, ça se fête! Michel Medinger le fait en exposant une nouvelle fois ses photos à la galerie Clairefontaine. Une plongée en noir et blanc dans un univers fait d'humour.

La galerie Clairefontaine propose une exposition de l’un des plus importants photographes luxembourgeois, Michel Medinger, à l’occasion de ses 75 ans. Plongée dans un univers rempli d’humour.

Depuis la création de la galerie Clairefontaine, il y a 25 ans, Marita Ruiter,sa responsable, a misé sur le photographe luxembourgeois Michel Medinger. Avec près de 30expositions de son travail depuis l’ouverture de la galerie, c’est tout naturellement qu’elle consacre aujourd’hui une grande exposition pour fêter son 75e anniversaire. L’occasion de plonger dans la chambre noire qu’il n’a plus quittée depuis les 50 dernières années.

Le paysage du Grand-Duché regorge de personnages atypiques et attachants si l’on prend la peine de les découvrir. Et Michel Medinger fait irrémédiablement partie de ceux-là! Ancien sportif de haut niveau, il a décroché sa participation aux Jeux olympiques de Tokyo en 1964… Et c’est à cette occasion qu’il a découvert la discipline qui allait l’accompagner tout le reste de sa vie  : la photographie. « C’est en 1963, à l’âge de 22  ans, que je me suis acheté mon premier appareil photo. Je venais tout juste de me qualifier pour les JO et je me suis dit que je ne pouvais pas y aller et surtout revenir sans avoir fait des photographies », raconte Michel Medinger.

Michel Medinger, Still Life with Leek Bloom, 2015.

Michel Medinger, Still Life with Leek Bloom, 2015.

Avec son Yashica 44 en poche, il photographie un peu tout et n’importe quoi et se consacre surtout à la photographie sportive. On est alors très loin de ses natures mortes qui l’ont rendu célèbre au Luxembourg et à l’international. C’est en faisant un détour par la peinture que le goût de la composition va lui venir. Son père étant lui-même peintre du dimanche, il a commencé à l’observer et à imiter les toiles des plus grands peintres. « Je faisais beaucoup de copies, dont des natures mortes de Cézanne, on aurait dit des vraies! », ironise le photographe. Alors que son art pictural n’a jamais réussi à dépasser la copie, il décide d’expérimenter la photographie et plus particulièrement le genre de la nature morte.

Michel Medinger, About Darwin, 2013.

Michel Medinger, About Darwin, 2013.

Il a commencé par photographier les outils de son père, dans leur tiroir. Mais c’est le manque de verticalité qui va le pousser à développer le style qu’on lui connaît aujourd’hui. Jochen Herling, galeriste spécialisé en photographies, va alors le pousser à se concentrer dans ce genre à partir des années 1980, mais le trublion n’en avait que faire et a continué à expérimenter la couleur quelque temps avec ses célèbres pompes à essence qu’il a immortalisées à travers le pays. « Je travaillais en cibachrome à l’époque et je développais déjà moi-même dans mon laboratoire que j’avais installé chez moi. C’est une technique qui était extrêmement fastidieuse et me prenait beaucoup de temps, donc j’ai arrêté pour me consacrer à mon premier amour, le noir et blanc », ajoute le photographe.

Maîtrise de l’humour noir

Dans son exposition à la galerie Clairefontaine, on découvre une infime partie de son univers, sorte de cabinet de curiosités foutraque où l’humour et la mort se côtoient en permanence. Si les figures traditionnelles de la nature morte sont bien présentes, tel le crâne ou le corbeau empaillé, Michel Medinger n’hésite pas à jouer avec d’autres codes chers à l’histoire de l’art, à l’instar de ce buste de Jésus-Christ qui arbore un bidon d’huile en lieu et place du traditionnel cœur illuminé, comme un trait ironique pour nous aider à faire passer la pilule.

En plus de ses natures mortes, la galerie Clairefontaine expose également les photos que Michel Medinger a prises en Papouasie.

En plus de ses natures mortes, la galerie Clairefontaine expose également les photos que Michel Medinger a prises en Papouasie.

Chacune de ses sculptures est dûment réfléchie et créée au gré des centaines d’objets qu’il glane le plus souvent dans les marchés aux puces. « Je collectionne les objets sans forcément savoir ce qu’ils vont devenir par la suite. Je crée mes compositions selon les matières, la lumière, je suis un grand défenseur du noir et blanc, je m’intéresse aux matières et aux nuances de gris, de noir et de blanc que la sculpture va renvoyer », explique Michel Medinger. Aux côtés de ses traditionnelles mais non conventionnelles natures mortes, on peut découvrir une autre de ses passions  : la Papouasie, d’où il a ramené quelques instants qu’il a partagés avec ses habitants.

Mylène Carrière

Galerie Clairefontaine – 21 rue du Saint-Esprit, Luxembourg. Tel: +352 47 23 24. Jusqu’au 23 avril. Du mardi au vendredi de 10h à 18h30, samedi de 10h à 17h.