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Expo au musée d’Histoire naturelle : les félins sont dans le Grund !


Guépard roi du sprint et lion roi de la savane, les félins sont à l'honneur jusqu'au 7 janvier au MNHN. (photos Anne Lommel)

Après les explorateurs luxembourgeois en Amérique du Sud, le musée national d’Histoire naturelle se penche sur la grande famille des félins. Vous saurez tout sur les petits et les grands chats !

Il n’y a pas beaucoup d’animaux aussi communs que les chats. Mais est-ce pour autant qu’il n’y aurait rien à en dire ? Le musée national d’Histoire naturelle répond avec force par la négative : les félins sont graciles, impressionnants, mignons et le fait d’être un sujet d’émerveillement ne les empêche certainement pas d’être des sujets d’études tout ce qu’il y a de plus sérieux.

Dès l’entrée de l’exposition, la déesse Bastet accueille les visiteurs. Cette atmosphère égyptienne permet d’entrer de plain-pied dans les deux axes de l’exposition (histoire naturelle et culturelle), puisque les chats domestiques qui nous entourent sont tous les descendant des chats sauvages africains vénérés au pays des pharaons. «Ce sont les armées romaines qui, après leur conquête de l’Égypte, les ont ramenés en Europe», explique Patrick Michaely, responsable de la communication du musée.

Toujours retomber sur ses pattes

Déifiés autour du Nil, les chats vont déchanter au Moyen Âge. Une bulle papale émise par Innocent VII officialise le caractère satanique de la bête en l’associant aux sorcières. Comme elles, les matous brûlent sur les buchers. Leur nature de rôdeur, aux amours bruyantes et retombant systématiquement sur leurs pattes les rendait louches. À tel point qu’on les a même exterminés lors des épidémies de peste, pensant qu’ils étaient les vecteurs de la maladie. Une erreur monumentale, car ces chats que l’on a brûlés, noyés ou même pendus auraient été bien utiles pour chasser les rats qui, eux, répandaient les miasmes… Ce n’est qu’au XVIIIe siècle que les chats retrouveront leur place d’animaux domestiques dans les foyers.

Sur le bien nommé catwalk, le volet portant sur l’histoire naturelle est illustré par plus de 80 félins naturalisés venus d’Afrique, d’Amérique et d’Asie. Ces animaux proviennent des réserves du MNHN, mais aussi du musée d’Histoire naturelle de Münster, en Allemagne. Lion rugissant, tigre du Bengale, jaguar sud-américain, léopard de l’Himalaya, panthère de Bornéo, caracal des steppes, serval des savanes… les spécimens n’ont aucune peine à capter le regard !

Des stations présentent des textes et des illustrations claires, souvent interactives. On y apprend comment ces félins parviennent à retomber sur leurs pattes ou encore que le guépard est le seul félin à ne pas être doté de griffes rétractables. La distinction entre les grands et les petits félins y est expliquée et elle est toute simple : alors que les petits miaulent, les grands rugissent, une distinction due à la différence de l’os hyoïde, situé dans le cou. Passionnant !

Erwan Nonet

Musée national d’histoire naturelle, 25 rue Münster à Luxembourg. Jusqu’au 7 janvier.

Un musée tout neuf !

L’exposition «Alles fir d’Katz» occupe le deuxième étage du musée, celui qui est désormais réservé aux expositions temporaires. Les deux premiers niveaux, eux, ouvriront leurs portes au public mardi prochain.
Musée d'Histoire naturelle Luxembourg - chantier
Il aura fallu un peu de patience car les travaux ont pris quelques semaines de retard, mais l’attente en valait la peine. L’ancienne exposition permanente, pourtant loin d’être inintéressante, a été totalement refondue pour intégrer les découvertes scientifiques les plus récentes et, bien sûr, les richesses à la disposition de l’institution dans ses réserves. La nouvelle muséographie a été conçue par le bureau Atelier für Gestaltung – Wieland Schmid en collaboration étroite avec les départements scientifiques et le service éducatif du musée. Les nouvelles salles offriront un regard inédit sur la nature, l’histoire de notre planète et la façon dont les scientifiques du musée travaillent pour faire avancer l’état de nos connaissances sur les sciences naturelles.

Le pissenlit en graine géant qui se trouve désormais dans le hall d’entrée illustre cet état d’esprit : «Il s’agit d’une plante commune de nos régions, mais ce n’est pas pour cela qu’il ne faut pas l’étudier ! Les sujets de nos recherches ne doivent pas nécessairement se trouver à l’autre bout du monde, il y a beaucoup de choses à découvrir sous nos yeux. C’est ça aussi, le rôle du musée national d’Histoire naturelle», soutient Patrick Michaely.

Sans compter l’aspect esthétique de ce surdimensionnement, qui est particulièrement réussi !