La candidate russe à l’Eurovision, dont la prochaine édition se tiendra à Kiev le 13 mai, a provoqué une polémique en Ukraine où il lui est reproché d’avoir donné un concert en Crimée, péninsule ukrainienne annexée par la Russie.
Iulia Samoïlova, âgée de 27 ans et se déplaçant en fauteuil roulant, doit interpréter une ballade romantique intitulée Une Flamme brûle, a annoncé dimanche soir la chaîne de télévision Pervy Kanal.
De nombreux Ukrainiens ont aussitôt dénoncé ce choix et appelé les autorités à interdire sa participation, la chanteuse ayant donné en 2015 un concert en Crimée. Ce serait « la seule décision correcte et légale », a déclaré sur Facebook l’analyste politique Taras Berezovets. « Si tu violes notre souveraineté, si tu chantes à un concert des occupants en Crimée, cela veut dire que tu t’exposes à une interdiction d’entrée en Ukraine », a rappelé pour sa part le député ukrainien Serguiï Vissotski. Pour le militant et journaliste tatar Aïder Moujdabaïev, Iulia Samoïlova est une « arme de propagande » de Moscou.
« Le rêve de ma vie »
Les services de sécurité ukrainiens ont pour leur part annoncé sur Facebook qu’ils « étudieraient la question et prendraient une décision équilibrée » concernant la participation de la candidate. De son côté, le Kremlin a rappelé qu’il s’agissait d’un « concours international et le pays organisateur doit peut-être suivre les règles de ce concours ». « Tout le monde, ou presque, a été en Crimée », a affirmé lundi aux journalistes son porte-parole.
Iulia Samoïlova a confirmé avoir participé à un concert en Crimée, en juin 2015. Handicapée moteur depuis son enfance, elle sera la deuxième candidate à chanter en chaise roulante, après la Polonaise Monika Kuszynska en 2015. « J’essaie de ne pas penser » à cette polémique, a-t-elle confié. Participer à l’Eurovision, regardé par 200 millions de téléspectateurs, est « le rêve de ma vie », assure la chanteuse qui a grandi dans la république des Komis, au nord de la Russie. Elle avait chanté lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques de Sotchi, en 2014.
Le Quotidien/AFP