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« Ernest » le squelette retourne dans le placard


Ce brave "Ernest" est retourné dans son placard, avec ses secrets bien gardés... (Photo AFP)

Le mystère de l’identité d’ « Ernest », squelette découvert en 1913 sous un plancher du manoir de Moncigoux en Dordogne, reste entier au terme de deux mois d’expertises. La dépouille a toutefois retrouvé sa place originelle.

« Ernest », qui n’avait pas quitté son cercueil de verre depuis sa découverte voici plus d’un siècle, a subi « toute une batterie d’analyses » (scanners, radiographies, analyses osseuses, etc.) au pôle judiciaire de Cergy-Pontoise, a expliqué le colonel Patrick Chabrol. « Les analyses semblent confirmer qu’il s’agit bien d’un homme, et particulièrement âgé. » Elles ont révélé que le défunt « ne présente aucun traumatisme, aucune violence due à une arme contondante », ce qui « tend à confirmer qu’il n’est pas décédé de mort violente », a précisé l’officier de gendarmerie. « Le squelette est très lacunaire, et il manque énormément d’os importants, comme une partie du bassin, des dents, et la pommette gauche », qui auraient permis « de préciser son âge au moment du décès et de procéder à une reconstitution du visage ».

De plus, « l’analyse chimique des os donne des résultats farfelus quant à la date à laquelle il aurait été enseveli ». Selon l’anthropologue judiciaire en charge de l’affaire, « le fait qu’il ait séjourné longtemps en terre a modifié la structure chimique des os, empêchant une datation certaine ».

Théories alambiquées

C’est l’historien Bernard Aumasson qui avait relancé l’enquête sur l’identité du mystérieux squelette, tordant le cou à une légende selon laquelle il s’agirait d’Ernest de Fontaubert, assassiné au États-Unis au XIXe siècle.

« Rien d’étonnant », juge cet historien, à ce que les analyses n’aient pas pu en dire plus. « L’intime conviction de l’anthropologue judiciaire est que ce squelette est très vieux et qu’il se trouvait là avant même la construction de la dépendance où il a été découvert », a indiqué Bernard Aumasson. Il voit dans les conclusions de l’anthropologue judiciaire la confirmation de sa théorie : « Il s’agit en fait d’un cadavre issu des combats de la guerre de Cent Ans qui se sont déroulés ici. »

Sauf que, comme précisé plus haut, le décès ne semble pas consécutif d’une mort violente. Bref, encore un os auquel se heurtent les théories alambiquées. Et ce brave « Ernest » est retourné dans son placard, avec ses secrets bien gardés.

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