La Luxembourgeoise Claudia Losito va lancer son premier album, Finally, ce jeudi 30 juin, au Casino 2000 à Mondorf-les-Bains. Enfin!
Professeur de danse jazz au Conservatoire de Luxembourg, Claudia Losito, Luxembourgeoise d’origine italienne, voue, depuis toujours, une véritable passion à la musique. Ça tombe bien, sa voix est superbe!
À l’âge (37 ans) auquel de nombreux musiciens grand-ducaux abandonnent leurs rêves de scène et de succès, elle sort, enfin, son premier album, Finally, un dix titres à la fois très personnel et vraiment universel.
Le Quotidien : Votre premier album arrive, vous l’avez intitulé Finally . Tout un message?
Claudia Losito : J’ai mis deux ans et demi à faire cet album, donc, oui, Finally , enfin, il arrive. Mais au départ le CD n’était pas du tout la finalité de mon projet. L’idée initiale était d’écrire des chansons juste pour me faire plaisir et de les jouer sur scène pour enrichir nos sets faits de standards de jazz. Mais rapidement, c’est le public de ces concerts qui a commencé à demander où il pouvait se procurer ces chansons. C’est donc d’eux que vient l’idée de l’album. Après, il a fallu former un groupe stable, faire des répétitions, se libérer tous ensemble pour aller enregistrer en studio, etc. Ça a demandé du temps… et de l’argent!
Deux ans et demi pour l’album, mais au Conservatoire vous êtes professeur de danse, non de chant ou de musique.
Oui, mais j’ai toujours aussi chanté. J’ai aussi appris le solfège, le chant, le piano au Conservatoire. J’ai d’ailleurs eu par le passé quelques occasions pour me lancer dans la chanson – une comédie musicale pour laquelle j’avais été choisie pour le premier rôle en 1995, puis des producteurs à Paris qui aimaient beaucoup des chansons que j’avais écrites à l’époque, quand j’étudiais à Paris –, mais le fait est que finalement, à chaque fois, c’est tombé à l’eau. Et de mon côté, je n’étais peut-être pas tout à fait prête pour ça non plus. Après, j’ai recommencé à me produire sur scène en 2009, avec un groupe de jazz.
Justement, vous venez du jazz, vous êtes professeur de danse jazz, mais là, ce n’est pas du jazz. Comment ça se fait?
C’est vrai. Ce n’est pas du jazz. Je n’écris pas du jazz, car je ne suis venu à la musique jazz que sur le tard. Je ne suis tombée amoureuse de ce style qu’après mes vingt ans. Avant, je berçais dans un univers très soul, pop, voire R’nB; et ce sont ces premières amours qui ressortent dans l’album. Mais le jazz est présent aussi. Il a beaucoup influencé la composition harmonique des chansons.
Et que racontent vos chansons?
Les petites choses du quotidien : l’amour, l’amitié, les petites déceptions aussi, la difficulté de vivre au quotidien aussi. Une vision un peu ironique de la vie, de la société. Mais bon, ça a beaucoup à voir avec mon parcours, les différentes étapes par lesquelles je suis passée, mais aussi avec la recherche de soi, avec la vraie place de chacun dans la vie, etc. Mais je ne parle pas non plus que de moi, dans le sens où je m’inspire aussi beaucoup de mes proches et de ce qu’ils vivent. En fait, dans ces chansons, j’ai sorti tout ce que j’avais à sortir, dit tout ce que j’avais à dire, donné tout ce que j’avais à donner. C’est une sorte de cri du cœur.
Combien de chansons composent l’album?
Dix titres originaux, choisis parmi la quinzaine qui étaient prêts au moment de l’enregistrement, plus un remix réalisé par Edoardo « Cico » Inzolia (NDLR : Uranami). J’ai gardé les chansons qui me parlaient le plus, qui me représentaient le plus et que j’arrivais plus facilement à transmettre. Il y a du swing, de la funk, du reggae, une rythmique plus disco à un moment, j’y ai mis également quelques petits mots en italien, pour rappeler mes origines et me suis lancé le défi de faire un petit rap, de débutante, comme ça, pour le kif. Et je ne veux pas trop en dire, mais il y a une surprise sur l’album.
La release de l’album va se tenir le jeudi 30 juin, au Casino 2000, c’est assez rare. Comment s’est fait ce choix?
En fait, j’ai participé cette année au tremplin du festival Saveurs et Légendes du Casino. Et ils m’avaient proposé de chanter quelques morceaux à l’occasion de la conférence de presse de présentation. Les retours ont été très positifs et ils m’ont alors recontactée pour faire quelque chose ensemble. Je leur ai donc expliqué que je ne me produisais plus trop sur scène pour le moment, parce que j’étais concentré sur la réalisation de mon album, et là, ils m’ont proposé de faire la release chez eux, de mettre à ma disposition une salle, d’organiser une conférence de presse, de s’occuper de la pub, etc. Une offre qui ne se refuse pas.
Vous serez accompagnée, pour la release, par Tom Heck à la guitare, Romain Heck à la basse et Jeff Herr à la batterie. Pas mal du tout pour un « début ».
C’est clair! Tom fait partie, quasiment depuis le début, de mon groupe de jazz. Il était donc dès le départ inclus dans le projet d’album. Après, comme on n’arrivait pas à trouver avec la bassiste et le batteur des moments pour répéter et que je connaissais Romain, qui est mon collègue au Conservatoire, et Jeff, ben… je me suis dit qu’il fallait essayer : au pire des cas, ils disaient non! Mais le fait est qu’ils m’ont dit oui tous les deux.
Là encore, ce sont trois musiciens qui viennent du jazz.
C’est vrai. Mais bon, « Rom » a aussi beaucoup joué dans des groupes de rock, de pop, de cover, etc.
La question était, comme vous venez tous du jazz : est-ce que le résultat sur scène va être jazzy?
Ça va surtout être proche de ce qu’on entend sur le CD, puisque c’est eux-mêmes qui l’ont enregistré. En tout cas, le jazz amène une certaine richesse aussi bien harmonique que rythmique qui est bien présente. Et puis, ils vont pouvoir se lâcher en impro! On verra bien ce qu’il en sort.
Bon, il y a la soirée de lancement, jeudi prochain. Qu’en est-il de la suite?
Aucune idée. Quelques émissions radio sont prévues, mais pas de concert. On va voir les retours de cette release. On verra ensuite à la rentrée.
Et sinon, vous reverra-t-on au Grund Club?
Oui, certainement. Là encore, je n’ai pas de date précise, mais oui, je vais y retourner. Lata et les autres gars du Grund Club sont ma famille musicale.
Pablo Chimienti
Claudia Losito en concert au Casino 2000 – Mondorf-les-Bains. Jeudi 30 juin à 21 h. Entrée : 9 euros. Finally, album en vente le soir du concert à 7 euros.