Près d’un conducteur français sur dix utilise son téléphone portable alors que la circulation est dense, a constaté la Prévention routière lors d’une étude sur le terrain publiée mardi, au cours de laquelle plus de 20 000 véhicules ont été scrutés.
« La perception du danger, du risque, est complètement inexistante pour les Français dès lors qu’ils veulent utiliser leur téléphone au volant », a regretté la déléguée générale de l’association, Anne Lavaud. Si 7% des conducteurs ont été vus au téléphone alors que leur véhicule était en mouvement, ce taux monte à 9% lorsque la circulation est dense et à 13% quand le véhicule est à l’arrêt, à un feu ou encore dans un bouchon, pointe l’étude, fruit de 251 séances d’observation en mars et avril dans 80 communes. « On a même une utilisation encore plus importe aux heures de sortie de bureau, alors que la circulation est dense », a-t-elle déploré.
« Complètement accrocs »
Parmi les conducteurs manipulant leur portable, quatre sur dix le tenaient en main, contre à peine 10% utilisant un kit mains libres, et près d’un tiers pianotait, certains effectuant même plusieurs manipulations simultanément, recense la Prévention routière. « Les Français se comportent de la même manière au volant que dans leur salon : ils sont nomophobes, complètement accrocs à leurs portables », juge Anne Lavaud.
A titre de comparaison, seuls 4% des conducteurs fumaient lors des séances d’observation, ce qui montre la massification de l’usage du portable au volant. D’après la sécurité routière, téléphoner au volant multiplie par trois le risque d’accident. Un accident corporel sur dix est lié à l’utilisation du téléphone.
Téléphoner au volant est puni de 135 euros d’amende et du retrait de trois points sur le permis de conduire. Seuls sont désormais autorisés les kits de téléphonie via Bluetooth, intégrés au véhicule ou au casque du motard. En 2015, près d’un million de points ont été retirés à des automobilistes surpris le téléphone à la main. Entre juillet et décembre 2015, plus de 7 200 personnes ont été verbalisées pour usage d’une oreillette ou d’un écouteur. Depuis le 1er janvier 2017, les conducteurs peuvent aussi être verbalisés après avoir été flashés par un radar ou filmés un téléphone à la main.
Le Quotidien/AFP