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En Thaïlande, le cannabis arrive dans les assiettes


Avant que le cannabis ne soit interdit en 1934 et inscrit sur la liste des stupéfiants, il était traditionnellement utilisé dans la cuisine thaïlandaise. (photos AFP)

Salades « bonne humeur », soupes, viandes aromatisées aux feuilles de marijuana : un mois après la déclassification par la Thaïlande de la plante de cannabis, le restaurant d’un hôpital de province a révolutionné son menu pour proposer plats et boissons à l’herbe, un retour aux traditions culinaires du royaume.

En 2018, le royaume est devenu le premier pays d’Asie du Sud-Est à légaliser la marijuana à usage médical. Depuis, il s’est lancé dans la production et la commercialisation de l’huile, désireux de capitaliser sur une industrie mondiale de plusieurs milliards de dollars.

Et même si la consommation du cannabis à des fins récréatives est toujours rigoureusement interdite, les feuilles, les tiges et les racines de la plante, qui ont une faible teneur en THC, ont été retirées de la liste des stupéfiants le mois dernier. Les fournisseurs agréés – comme les hôpitaux – peuvent désormais les utiliser dans la nourriture.

Au menu du restaurant de l’hôpital Chao Phraya Abhaibhubejhr, à environ deux heures de Bangkok, une salade épicée, du pain et de la viande sautée aux feuilles de cannabis frites, des recettes autrefois plébiscitées dans le pays.

Pakakrong Kwankhao, médecin dans l’établissement, se félicite de ce retour aux traditions. Avant que le cannabis ne soit interdit en 1934 et inscrit sur la liste des stupéfiants, « il était utilisé par les Thaïlandais en petites quantités dans la cuisine comme herbe d’assaisonnement et aussi comme remède », rappelle-t-elle.

Les feuilles contiennent très peu de THC, mais le restaurant a tout de même pour politique de ne pas en utiliser plus de cinq par client. « S’ils ont une faible tolérance, ils peuvent choisir le plat qui contient juste une demi-feuille », explique Pakakrong Kwankhao, avertissant que les femmes enceintes et les personnes fragiles devraient éviter le menu où l’herbe est infusée et donc un peu plus forte.

Malgré la très faible quantité de THC dans les plats, la nourriture servie dans ce restaurant « peut améliorer l’humeur, la concentration et aussi la créativité », assure la médecin.

LQ/AFP