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En Italie, du basilic pousse au fond de la mer


À une centaine de mètres du rivage et à 8 mètres de profondeur, trois cloches en plastique fixées au fond de l'eau offrent autant de bulles d'air dans lesquelles sont installés des bacs de terreau classiques. (photo AFP)

Des passionnés de plongée ont lancé en Ligurie, dans le nord-est de l’Italie, une expérimentation de culture sous-marine de basilic, dans l’espoir de pouvoir développer le concept et l’exporter vers les côtes arides du globe.

« L’idée m’est venue parce que je voulais créer plus d’interaction entre la surface et la plongée », explique Sergio Gamberino, PDG d’Ocean Reef, société spécialisée dans les équipements de communication sous-marine.

Après avoir planté des graines dans une boîte en plastique sous un simple ballon juste pour se faire une idée, M. Gamberino a lancé plus sérieusement « la ferme de Nemo », qui entame sa quatrième saison. À une centaine de mètres du rivage et à 8 mètres de profondeur, trois cloches en plastique fixées au fond de l’eau offrent autant de bulles d’air dans lesquelles sont installés des bacs de terreau classiques.

L’évaporation maintient un taux d’humidité de 80 à 90% sous les cloches, la condensation fournit l’eau douce nécessaire aux plantes, qui régénèrent elles-mêmes l’air de leur bulle grâce à la photosynthèse. « Cultiver sous l’eau apporte surtout une stabilité thermique. La mer conserve la température, sans grande différence entre jour et nuit », explique Gianni Fontanesi, responsable de la gestion du projet.

Une densité de feuillage supérieure à la moyenne

En cette fin juin, l’eau est à 25°C et il fait 29°C dans ces serres singulières, naturellement protégées de tous les insectes et parasites qui gênent la croissance des plantes sur terre. Ligurie oblige, l’expérimentation a commencé avec le basilic, élément de base du célèbre pesto local, qui a poussé avec une densité de feuillage supérieure à la moyenne.

« La ferme de Nemo » a alors élargi l’expérience aux laitues, et envisage de planter cet été des champignons, des tomates, des fraises et des haricots.

« A terme, cela pourrait être une solution pour les régions arides en bord de mer », explique M. Gamberino, à condition d’obtenir des techniques et du matériel rendant ces cultures rentables. Et il n’est pas le seul à croire en son projet: le basilic sous-marin a été retenu comme l’une des 20 innovations mises en avant par l’Italie à l’Exposition universelle de Milan sur l’alimentation.

Le Quotidien / AFP