Le constructeur automobile allemand haut de gamme Audi, filiale du géant européen Volkswagen et gros contributeur à ses bénéfices, a enregistré un bon crû 2014 malgré un environnement délicat, et promis mardi un nouveau record de ventes en 2015.
Audi, propriétaire de la marque aux anneaux, des voitures de sport Lamborghini et des motos Ducati, a dégagé en 2014 un bénéfice net part du groupe de 4,37 milliards d’euros, en hausse d’environ 10% sur un an. (Photos : AFP)
En dépit des difficultés sur certains marchés comme la Russie, des crises géopolitiques et des fluctuations des prix des matières premières, « nous n’avons pas seulement atteint nos objectifs de ventes, nous les avons dépassés et nous avons également enregistré un résultat très solide », s’est félicité son patron, Rupert Stadler, lors de la conférence de presse annuelle d’Audi, à son siège d’Ingolstadt en Bavière (sud).
Les ventes de voitures de la marque Audi ont grimpé l’an dernier de 10,5% pour atteindre 1,74 million de véhicules, un nouveau plus haut, grâce à la demande soutenue pour la gamme A3 et les 4X4 citadins (ou SUV), en particulier en Chine et en Europe de l’Ouest, deux marchés sur lesquels Audi est premier du segment haut de gamme devant ses grands rivaux, allemands eux aussi, BMW et Mercedes-Benz (Daimler).
Les très luxueuses Lamborghini se sont dans le même temps écoulées à 2 530 unités, soit une progression de 19% sur un an, et les motos Ducati à quelques 45 000 unités (+2%). A l’échelon opérationnel, le bénéfice du groupe a progressé plus lentement, d’environ 2% sur un an à 5,15 milliards d’euros.
> Investissements ambitieux
Face aux exigences européennes de réduction des émissions de CO2 et à une concurrence accrue sur certains marchés, le constructeur bavarois entend poursuivre son offensive en termes de modèles – en passant de 52 actuellement à 60 d’ici 2020 -, de nouvelles technologies – en introduisant dans les années qui viennent une part d’électrique – et de nouveaux sites de production, par exemple au Brésil et au Mexique. Pour cela, il dispose du programme d’investissement le plus ambitieux de son histoire, d’un montant de 24 milliards d’euros jusqu’en 2019.
Le groupe bavarois s’est montré plutôt confiant lors de sa conférence de presse. « Après un début d’année très positif, nous visons un nouveau record de ventes en 2015 », a indiqué Rupert Stadler. Le constructeur compte sur la dernière génération de son grand SUV Q7, sur sa prestigieuse R8, une voiture sportive, et sur la nouvelle A4 pour tirer ses ventes. La marque aux anneaux souhaite comme Mercedes ravir à BMW son titre de champion du premium, et veut parvenir à écouler 2 millions de véhicules en un an avant 2020.
Pour 2015, le groupe Audi table sur une croissance « modérée » de son chiffre d’affaires qui s’est élevé à 53,8 milliards d’euros en 2014, un record, et sur une marge d’exploitation – mesure de sa rentabilité – entre 8 et 10%. Cette dernière a atteint 9,6% l’an passé, soit le haut de la fourchette visée par le groupe mais moins qu’en 2013 où elle était de 10,1%.
La rentabilité du constructeur a pâti du coût élevé des investissements, mais également d’une « croissance de plus en plus tirée par les petites modèles », moins rentables, comme le souligne le spécialiste automobile Ferdinand Dudenhöffer.
Audi n’en reste pas moins l’un des piliers du groupe aux douze marques Volkswagen, qui tiendra sa conférence de presse annuelle jeudi à Berlin après avoir déjà dévoilé l’essentiel de ses résultats financiers. En 2014, l’entreprise d’Ingolstadt a généré à elle seule un quart du chiffre d’affaires et environ 40% du bénéfice d’exploitation de sa maison mère.
AFP