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En Corée du Sud, le jeu vidéo InZOI veut détrôner les Sims


Disponible depuis une semaine sur la plateforme Steam, le jeu vidéo sud-coréen InZOI, inspiré des Sims, se démarque par ses graphismes ultraréalistes, la relation entre les personnages et l’accent qu’il met sur la culture coréenne.

L’éditeur sud-coréen Krafton propose depuis une semaine en accès anticipé sur Windows son jeu vidéo InZOI, inspiré de la franchise du jeu de simulation Les Sims, qu’il veut concurrencer grâce à des graphismes ultraréalistes après vingt-cinq ans de règne sans partage.

Avant même sa sortie officielle, InZOI était le jeu le plus présent dans les listes de souhaits des utilisateurs de Steam, une plateforme en ligne de vente de jeux sur ordinateur, augurant de son succès.

«Ce qui m’a le plus frappé lorsque j’ai joué à InZOI, c’est à quel point le jeu est visuellement époustouflant», témoigne Kim Rail, un Youtubeur connu pour jouer aux Sims, dont le dernier volet a été lancé il y a près de dix ans.

«Le personnage du jeu est représenté avec une telle précision qu’il ressemble presque à une vraie personne», relève-t-il. «Une fois les espaces intérieurs décorés, une capture d’écran donne l’impression d’être une photo de magazine tant les visuels sont de haute qualité.»

Face aux Sims, qui se sont vendus à plus de 200 millions d’exemplaires depuis leur lancement en 2000, et dont l’éditeur Electronic Arts prévoit désormais une version multijoueurs, le créateur sud-coréen d’InZOI assure que son jeu donne un coup de neuf.

«Je crois qu’InZOI offre quelque chose que les Sims n’offrent pas, et que les utilisateurs y trouveront un plaisir différent», estime Kim Hyung-jun. InZOI est arrivé en tête du classement des jeux les plus vendus sur Steam, 40 minutes seulement après son lancement, le 28 mars, tandis que le titre de Krafton à la Bourse de Séoul a bondi de 6 %.

Kim Hyung-jun raconte s’être focalisé sur la manière dont les «relations» sont représentées dans le jeu. «Par exemple, si un joueur se bat quelque part, la nouvelle se répand et il peut être critiqué ou recevoir du soutien sur les réseaux sociaux. Nous avons construit un système dans lequel un événement en entraîne un autre», explique-t-il.

InZOI présente également des traits liés à son pays d’origine. Il est par exemple possible de développer un personnage fan de K-pop, genre musical sud-coréen qui s’est exporté aux quatre coins du monde.

«Surfant sur l’intérêt mondial pour la culture coréenne, le jeu propose des recréations détaillées de rues, de magasins, de salles de karaoké et de restaurants traditionnels coréens, permettant aux joueurs d’explorer et de se plonger dans des décors typiquement coréens», souligne Kim Jung-tae, professeur et spécialiste des jeux vidéo à l’université de Dongyang, à Yeongju, dans l’est du pays. Cela «permet aux joueurs de découvrir un large éventail de la vie quotidienne coréenne», relève-t-il.

Le jeu a été conçu avec le puissant moteur de jeu Unreal Engine 5, développé par le géant américain Epic Games, une première pour un jeu simulateur de vie.

Cela permet une personnalisation ultrapoussée des personnages, laissant par exemple au joueur la possibilité de choisir la couleur de leur iris ou le volume de leurs poches sous les yeux. Ces graphismes remarquables ont toutefois un coût : la configuration recommandée pour InZOI monte encore d’un cran par rapport aux Sims  , avec un processeur Intel i7 et une carte graphique NVIDIA RTX 3070.

Pour l’éditeur Krafton, l’idée de concurrencer Les Sims est née du succès mondial de son jeu de combat et de survie PUBG : Battlegrounds, dont la version mobile a dépassé le milliard de téléchargements et compte 50 millions d’utilisateurs actifs quotidiens.

«Même au sein de l’entreprise, personne ne s’attendait vraiment à ce succès», affirme Kim Hyung-jun. «À l’époque, l’idée de créer un tel jeu en Corée était un défi peu ordinaire», se souvient-il.

Bien que l’éditeur sud-coréen ait peu d’expérience en matière de jeu de simulation, les réactions au lancement du jeu ont été «plus enthousiastes» que ce à quoi s’attendait l’entreprise. Kim Hyung-jun concède toutefois que InZOI a encore «un long chemin à parcourir» avant d’espérer détrôner son modèle.

«Les Sims 4 sont en service depuis dix ans, alors qu’InZOI n’est en développement que depuis deux ans. En comparaison, je dirais qu’il est achevé à environ 20 %», estime Kim Hyung-jun.