Accueil | Culture | « Émergences » : quatre nouveaux visages de la danse au Luxembourg

« Émergences » : quatre nouveaux visages de la danse au Luxembourg


Le Trois C-L poursuit son programme d'accompagnement et de soutien de la création chorégraphique contemporaine au Luxembourg. Quatre nouveaux visages de la danse au pays sont ainsi à découvrir, dont Elisabeth Schilling. (photo Bohumil Kostohryz)

Avec «Émergences», le Trois C-L poursuit son programme de soutien de la création contemporaine au Luxembourg. Quatre nouveaux visages de la danse au pays sont ainsi à (re)découvrir cette année : Baptiste Hilbert, Aifric Ní Chaoimh, Elisabeth Schilling et Giovanni Zazzera.

« Être seul, il n’y a rien de pire. » La confidence de Bernard Baumgarten, chorégraphe et directeur du Trois C-L, en dit long sur la nécessité de soutenir les créateurs, novices ou confirmés d’ailleurs, du Luxembourg, ce que propose le programme «Émergences» depuis 2015. « Et quand on voit les résultats », poursuit-il, avec la découverte de Léa Tirabasso ou Simone Mousset, pour ne citer qu’elles, il y a en effet de quoi vouloir garder le cap. « Ici, il y a une nouvelle vague de talents », conclut-il. Autant la soutenir du mieux possible, donc.

Ainsi, en trois ans, nombreux sont ceux qui ont su profiter de ce projet – « unique dans la Grande Région » – main tendue vers les plus audacieux et les plus motivés, et ce, sans distinction d’âge ni de réputation. À preuve, Giovanni Zazzera figure dans la liste de cette nouvelle mouture, alors qu’il a remporté le Lëtzebuerger Danzpräis en 2013. Une précision devait s’imposer  : « Un artiste émergent l’est aussi longtemps qu’il le pense , explique Bernard Baumgarten. Cette notion implique en effet une quête d’identité artistique, une recherche d’écriture, de vocabulaire chorégraphique… »

Baptiste Hilbert, Aifric Ní Chaoimh, Giovanni Zazzera et Elisabeth Schilling (de g. à dr.) : les quatre chorégraphes d'«Émergences» 2017. (photo Bohumil Kostohryz)

Baptiste Hilbert, Aifric Ní Chaoimh, Giovanni Zazzera et Elisabeth Schilling (de g. à dr.) : les quatre chorégraphes d’«Émergences» 2017. (photo Bohumil Kostohryz)

Outre un appui logistique, toujours bienvenu – ce ne sont pas les artistes qui diront le contraire! –, «Émergences» s’intéresse, en amont, aux idées, même celles à l’état de bourgeon, et les aide à grandir grâce aux conseils distillés une année durant par la danseuse Anne-Mareike Hess, et à ceux du dramaturge allemand Thomas Schaupp.

« Il convient de se positionner sur leur travail , poursuit le directeur du Trois C-L. Mettre leurs envies sur papier, imaginer les besoins pour les mettre en scène, dénicher, ensemble, les manques, les anomalies. » Qualifier, enfin, des artistes d’émergents revient à évoquer des œuvres ou des formes nouvelles, qui sortent de l’ombre pour acquérir une visibilité, mieux, une reconnaissance par le milieu professionnel et par le public.

baptiste

« With My Eyes » , solo écrit par Baptiste Hilbert. (photo Bohumil Kostohryz)

«L’important est d’être original, innovant»

Mais n’est pas «émergent» qui veut. Il faut d’abord, condition essentielle, « travailler au Grand-Duché ». Et ensuite que le projet présenté soit retenu par un jury de six personnes, dirigé par Raymond Weber. Ce dernier, qui voit le programme comme « un espace de liberté » et un moyen aussi de se « confronter à l’autre, et à d’autres types d’art », évoque sa mission  : « On voit comment on peut aider concrètement un artiste, lui trouver le meilleur type d’accompagnement possible », surtout si ce dernier est prêt à « quitter sa zone de confort ».

« L’important est d’être original, innovant, et de jouer, pourquoi pas, sur plusieurs disciplines », enchaîne-t-il. En équilibre entre cette édition 2017 et la prochaine, pour laquelle il a déjà réalisé des entretiens, Raymond Weber détaille les thématiques de ces nouvelles figures chorégraphiques. « Ils abordent le conte, le folklore, la force de l’imagination ou le rapport homme-objet. L’émotion, et la pulsion des corps, est aussi régulièrement abordée. » « Mais pas la politique! », regrette-t-il toutefois.

indise

« Inside, the Wolf… », première création au pays d’Aifric Ní Chaoimh. (photo Bohumil Kostohryz)

Ce ne sera, en effet, pas le cas avec les quatre artistes retenus  : With My Eyes , solo écrit par Baptiste Hilbert, parle de spiritualité  ; Inside, the Wolf… , première création au pays d’Aifric Ní Chaoimh, évoque les instincts primitifs; Flowers Grow, Even in the Sand , de Giovanni Zazzera, invoque le pouvoir de l’imagination; et SIXFOLD , d’Elisabeth Schilling, met le corps à rude épreuve. Autant de propositions à découvrir sur scène, dans des formats courts (au Cercle Cité) ou aboutis (plus tard à la Banannefabrik) afin de se faire une idée de ce qu’est la danse d’aujourd’hui… et de demain.

Grégory Cimatti

Infos sur www.danse.lu

flowers

« Flowers Grow, Even in the Sand », de Giovanni Zazzera. (photo Bohumil Kostohryz)

Mercredi 19 avril (19 h)

Les Émergences : Prélude. Cercle Cité – Luxembourg. Entrée libre.

Mercredi 3, jeudi 4 et vendredi 5 mai (20 h) ; Samedi 6 mai (17 h et 20 h )

Les Émergences : Premières. Banannefabrik – Luxembourg.

Stage

En outre, un stage d’initiation à la danse contemporaine sera proposé au Cercle Cité – une nouveauté d’«Émergences» – le mercredi 19 avril (17 h) par Baptiste Hilbert, un des chorégraphes de cette édition.

Inscription : www.danse.lu ou www.cerclecite.lu

Les Emergences Volume 3-HD from Cercle Cité on Vimeo.

Les Emergences – Volume2 from TROIS C-L on Vimeo.