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Elon Musk se lance dans un projet d’interface ordinateur-cerveau


Elon Musk, le co-fondateur du constructeur automobile Tesla, à Dubai le 13 février 2017. (Photo : AFP)

Le bouillonnant chef d’entreprise américain Elon Musk, déjà créateur de la voiture électrique Tesla et patron de SpaceX qui multiplie les projets dans l’espace, a annoncé mardi qu’il se lançait dans la communication avec le cerveau par ordinateur.

Elon Musk a indiqué sur Twitter avoir créé une nouvelle société appelée Neuralink dédiée à ce projet d’interface cerveau-ordinateur, sur laquelle le Wall Street Journal avait écrit lundi. «Un long article sur Neuralink sera publié sur (le blog) @waitbutwhy dans une semaine environ. Difficile d’y consacrer du temps mais le risque existentiel est trop élevé de ne pas» s’y mettre, a tweeté le milliardaire quadragénaire. La nouvelle société se concentrera sur une technologie de «réseau neuronal» qui consiste à implanter de minuscules électrodes dans le cerveau capables de transmettre ou d’importer des pensées, selon le WSJ.

Elon Musk, qui devrait avoir «un rôle important à la direction» de la nouvelle société, a déjà évoqué cette idée de réseau neuronal. Celui qui est considéré comme un patron visionnaire de la Silicon Valley estime que relier directement les nerfs aux capacités d’un ordinateur peut amplifier le pouvoir du cerveau. Communiquer avec le cerveau est un vieux rêve. Des scientifiques d’un centre de recherche en Suisse ont récemment réussi à échanger pour la première fois avec des patients totalement paralysés.

Mais la technique qu’ils ont utilisée est différente de celle envisagée par Elon Musk car elle ne touche pas au cerveau: elle associe la spectroscopie dans les longueurs d’ondes proches de l’infrarouge à un électroencéphalogramme pour mesurer l’oxygénation et l’activité électrique. Rendu riche par la création, puis la revente à eBay, du service de paiements en ligne Paypal, Elon Musk a déjà révolutionné le monde de l’automobile en créant les voitures électriques Tesla dont quelque 90 000 exemplaires se vendent dans le monde chaque année.

Les Chinois chez Tesla

Le chinois Tencent, un conglomérat dont les activités s’étendent des jeux en ligne à la messagerie instantanée (WeChat) en passant par les services de paiement, a annoncé mardi une prise de participation de 5% au sein de Tesla pour environ 1,8 milliard de dollars. Cette annonce faisait progresser le titre de Tesla à Wall Street de près de 3%. Tesla est à la recherche de capitaux frais alors qu’il s’apprête à lancer cet été sa voiture «Model 3» qui doit lui permettre d’attaquer le segment de milieu de gamme avec un véhicule coûtant moins de 40 000 dollars.

Tesla a également récemment conclu l’acquisition du fabricant de panneaux solaires Solar City pour 2,6 milliards de dollars. Outre les projet Neuralink, Tesla, Solar City et ceux d’usines géantes de piles électriques «Gigafactory» dans le Nevada (ouest), Elon Musk s’est également lancé dans la conquête de l’espace avec SpaceX. Outre la mise en orbite de satellites commerciaux, cette société veut envoyer deux passagers payants autour de la Lune fin 2018.

Elon Musk est aussi l’initiateur, même s’il n’y possède pas d’intérêt financier, du projet de train futuriste Hyperloop dont le but est de propulser des passagers dans des capsules circulant dans un tube à basse pression à une vitesse pouvant atteindre 1.200 km/h. Selon l’analyste Trip Chowdry de Global Equities Research, Tesla devrait être le «premier bénéficiaire de la présidence Trump». Le président américain a mis en avant une politique de nationalisme économique résumée, selon M. Chowdry, par le slogan «l’Amérique d’abord avec des produits Made in the USA par des travailleurs américains».

Selon le Wall Street Journal, le projet Neuralink pourrait compter parmi ses investisseurs le fonds d’investissement Founders Fund dirigé par Peter Thiel, qui avait cofondé Paypal avec Elon Musk. Peter Thiel avait apporté son soutien à Donald Trump dès le début de la campagne présidentielle. Contrairement à d’autres grands noms du secteur de la high-tech comme Jeff Bezos (Amazon), Jack Dorsey (Twitter), voire Tim Cook (Apple), Elon Musk s’est gardé de toute déclaration hostile à l’encontre de Donald Trump.

Le Quotidien/AFP