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Elizabeth II et le prince Philip vont fêter leurs noces de platine


Entre eux, tout a commencé par un coup de foudre. Lorsqu'elle rencontre Philip, un bel officier blond de 18 ans, Elizabeth n'a que 13 ans. (photo AFP)

Il est son « roc ». Lui assure « ne jamais laisser tomber la reine ». Le 20 novembre, Elizabeth II et le prince Philip fêteront leurs 70 ans de mariage.

Ce jour-là, ils célébreront leurs noces de platine, rejoignant un club très restreint. La reine, qui écrit une carte personnalisée aux couples fêtant leurs 70 ans de mariage, n’a ainsi envoyé « que » 1 407 messages de félicitations l’an dernier.

Toutefois aucun événement n’est prévu pour célébrer ce grand jour, et les époux devraient rester en famille, a indiqué un porte-parole du palais de Buckingham. Les cloches de l’abbaye de Westminster, où ils se sont unis, sonneront à 13h pour leur rendre hommage.

En sept décennies de mariage, le couple royal a eu quatre enfants, huit petits-enfants et cinq arrière-petits-enfants, le sixième -et troisième de William et Kate- étant prévu pour avril.

Âgé de 96 ans, le prince Philip s’est mis en retraite de ses engagements officiels cet été. Aujourd’hui il profite de son temps libre pour lire et peindre. De son côté, la reine, 91 ans, passe tout doucement le relais à son fils Charles, 69 ans.

Entre eux, tout a commencé par un coup de foudre. Lorsqu’elle rencontre Philip, un bel officier blond de 18 ans, Elizabeth n’a que 13 ans. Les deux adolescents commencent alors à correspondre.

« Tombé amoureux complètement et sans réserve »

Huit ans plus tard, leur mariage, digne d’un conte de fées, est célébré en grande pompe, le 20 novembre 1947. Vêtue d’une robe de satin ivoire brodée de roses blanches et décorée de 10 000 perles et cristaux, la princesse éblouit le public.

Au sortir de la guerre, ce mariage est « un éclair de couleur sur la route difficile que nous empruntons », salue Winston Churchill.

Pourtant, l’union n’était pas évidente entre l’aînée du roi George VI et le prince étranger, fils de divorcés, et sans le sou. Plusieurs sœurs du prince mariées à des Allemands, dont certains liés au pouvoir nazi, n’ont d’ailleurs pas été invitées à la cérémonie en raison de féroces sentiments anti-allemands de l’époque.

Avant le mariage, la reine mère avait demandé à son futur gendre s’il chérirait sa fille. « Chérir Lilibet ? Je me demande si le mot suffit à exprimer mes sentiments », lui répondit le jeune homme de 26 ans, « tombé amoureux complètement et sans réserve ».

Après son voyage de noce, le couple s’installe à Malte, où le prince Philip vient d’être muté. « Philip Mountbatten », titre qu’il a pris à ses noces, est fait commandant et compte bien poursuivre sa carrière navale.

Mais la mort prématurée de George VI en 1952 met fin à l’insouciance du jeune couple et propulse Elizabeth sur le trône.

Des sacrifices et un soutien indéfectible

Philip doit sacrifier sa carrière dans la Royal Navy et devenir le second de sa femme, marchant toujours deux pas derrière elle. Il ne pourra pas transmettre son nom de famille, Mountbatten, à ses enfants, qui porteront le nom de Windsor. En épousant Elizabeth, il avait déjà renoncé à ses titres de prince de Grèce et du Danemark et à sa foi orthodoxe grecque. Pour son 90e anniversaire, la reine lui fera la surprise de le faire Lord-grand-amiral, une façon de lui témoigner sa gratitude.

Si son soutien à la reine est indéfectible, ses nombreuses bourdes, parfois aux relents xénophobes, et son tempérament bouillant sont bien éloignés de l’attitude irréprochable de la souveraine.

« Ils sont extrêmement complémentaires et c’est pour ça que ce mariage est une réussite », estime la spécialiste de la famille Windsor, Isabelle Rivière, auteure de Elizabeth II: dans l’intimité du règne. « Elizabeth manquait d’assurance et Philip a fait beaucoup pour lui donner confiance en elle, il lui faisait répéter ses discours. De son côté, elle a adouci son tempérament. Il a appris à être patient, à supporter la routine des engagements officiels ».

Comme tous les couples, ils ont connu des hauts et des bas, secoués par les divorces de trois de leurs quatre enfants (Charles, Anne et Andrew) et la mort tragique de la princesse Diana. La presse britannique a aussi fait ses choux gras des infidélités supposées du prince Philip.

Lors de leurs noces d’or, le prince Philip avait livré le secret de leur réussite : « la tolérance est l’ingrédient essentiel d’un mariage heureux ».

Le Quotidien/AFP