La vidéo d’un jeune américain en larmes, disant être victime de harcèlement à l’école et qui a suscité une vague de solidarité chez les célébrités, était vivement critiquée depuis lundi soir sur les réseaux sociaux après que le directeur de l’établissement scolaire a remis en question la sincérité de la famille.
La mère de Keaton Jones avait posté vendredi cette vidéo sur Facebook, expliquant que c’était à la demande de son fils. Ce dernier l’avait implorée de venir le chercher à son collège de Maynardville dans le Tennessee, car il avait peur d’être persécuté à la cantine. « Ils se moquent de mon nez, il disent que je suis moche, ils disent que je n’ai pas d’amis », explique l’élève de 6e dans cette vidéo, vue 22 millions de fois et partagée à plus de 430 000 reprises. « Ils me versent du lait dessus et mettent du jambon sur mes habits, ils me jettent du pain (…). Je n’aime pas ce qu’ils me font et bien sûr je n’aime pas qu’ils le fassent à d’autres », raconte-t-il en pleurant.
Ce témoignage bouleversant a déclenché une vague d’émotion sur Twitter de la part de nombreuses célébrités du cinéma, du sport ou du rap, jusqu’au fils du président américain, Donald Trump Jr.
Accusés d’être racistes
Mais un rebondissement est venu contrarier cet élan de solidarité, lundi. Le directeur du collège de Maynardville, Greg Clay, a en effet indiqué au quotidien local Knoxville News Sentinel ne pas être au courant de ce cas de harcèlement, ajoutant que l’incident raconté dans la vidéo datait de plusieurs semaines. « Je ne peux pas vous dire ce qui a été fait, mais je peux vous dire que nous avons agi auprès des enfants », s’est-il défendu.
La famille du collégien a alors été prise pour cible par les internautes, affirmant que le garçon traitait ses camarades noirs de « sales nègres ». Beaucoup aussi affirment que la famille de Keaton a créé ce buzz pour l’argent et qu’elle aurait déjà récolté plusieurs milliers dollars de dons spontanés. Un compte Instagram au nom de Kimberly Jones montre des photos d’enfants – dont l’un ressemble à Keaton – portant des drapeaux confédérés, symbole du passé raciste et esclavagiste du pays.
« Ceux qui nous connaissent, moi et ma famille, savent que nous ne sommes pas racistes », a protesté la grande sœur de Keaton, Kalyn, sur son compte Twitter, assurant que la page Instagram était un faux.
Le Quotidien/AFP