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D’un réveillon à l’autre, reposez votre foie avant de remettre le couvert


Sucre, graisses... le chocolat met notre foie à rude épreuve durant les fêtes ! (illustration AFP)

À peine finie la bûche, revoici le foie gras, les chocolats et le champagne… Entre les réveillons de Noël et du Nouvel An, il faut se ménager en mangeant léger, mais sans jeûner ni céder aux soi-disant « régimes détox », conseillent les spécialistes.

Le foie est l’usine d’épuration de notre corps : il transforme et stocke les sucres et les graisses issus de l’alimentation, et dégrade les substances toxiques. C’est donc « surtout lui qui va supporter les excès alimentaires », explique le nutritionniste Arnaud Cocaul. Entre les deux réveillons, il conseille de « revenir à une juste mesure en mangeant plus léger ». Exit les aliments lourds, comme les viandes ou les fritures. Il faut leur préférer les salades, les fruits de mer ou le poisson.

« La betterave est intéressante car elle contient de la bétaïne, qui aide à la digestion », renchérit un autre spécialiste de nutrition, Laurent Chevallier. Exemple de menu léger : « Une salade de betteraves, d’endives, de noix et de raisins secs, avec peut-être quelques pommes de terre, puis un morceau de fromage et un fruit ». Pour autant, « il ne s’agit pas de se mettre au régime » car « il faut éviter que l’organisme connaisse des soubresauts trop violents », selon le Dr Cocaul. De même, il est « réticent envers le jeûne » : « Rien n’en prouve les bienfaits, et cela peut plutôt développer des troubles du comportement alimentaire ». « L’alcool est l’ennemi numéro 1 » dans cet entre-deux fêtes, note le Dr Chevallier.

En effet, « c’est un gros facteur de déshydratation » car il a un effet diurétique, alors que « le fait de manger plus nécessite un apport en eau supplémentaire ». L’idéal est donc « quelques jours sans alcool du tout », abonde le Dr Cocaul. Pour augmenter ses apports en eau, il faut bien sûr en boire davantage, mais on peut aussi miser sur les aliments qui en sont riches. Ainsi, le Dr Chevallier recommande « les fruits de saison, orange, mandarine ou kaki ».

« Déculpabiliser » et « se faire plaisir »

Les fêtes, c’est aussi le moment où fleurissent les conseil de « cures détox », censées effacer les excès à grand renfort de citron ou de jus de légumes… mais qui n’ont aucune réalité scientifique. « Ce qu’on appelle ‘détox’ dans les magazines grand public donne l’impression aux gens qu’ils peuvent se purifier, ce qui est complètement illusoire », dit Robert Barouki, directeur d’une unité Inserm de toxicologie.

Les promoteurs des « régimes détox » assurent que la consommation de certains aliments permettrait d’éliminer des « toxines » qui s’accumuleraient dans notre corps. Une vision que réfutent les scientifiques, puisqu’elle implique, à tort, que notre organisme ne serait pas capable de gérer et d’éliminer tout seul les déchets issus de l’alimentation. « Par exemple, quand on mange beaucoup de protéines, l’organisme produit de l’ammoniaque, mais il est tout à fait capable de le transformer en urée grâce au foie et de s’en débarrasser via les reins », explique le docteur Barouki.

Après quelques jours à lever le pied, comment bien négocier la soirée de la Saint-Sylvestre ? « On doit déculpabiliser : c’est classique de manger un peu plus, même s’il ne faut pas faire n’importe quoi », répond le Dr Chevallier, selon qui « le corps sait globalement gérer les excès ponctuels ». « La notion importante, c’est de se faire plaisir : on peut manger moins, mais faire attention à la qualité de ce qu’on achète », estime le Dr Cocaul. « Malheureusement, la qualité se paie : dans les aliments les moins chers, le gras et le sucre sont au rendez-vous ». « Il faut être pondéré, manger lentement et savoir s’écouter : si on se sent gavé, on sort de table », reprend-il. Autre conseil : oublier les gâteaux au dessert. On peut leur préférer « une salade de fruits originale ou un petit sorbet », préconise le Dr Chevallier.

LQ/AFP