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Drauffelt : Yves Radelet fait pétiller les saveurs


Le chef Yves Radelet, sa femme Jennifer et leur fils Gabriel. (Photo: Aude Forestier)

Installé dans une grange dans le village de Drauffelt, le restaurant d’Yves Radelet propose une cuisine de haute qualité avec des produits frais du terroir et faits maison.

« La cuisine, c’est un art qui, pour ne pas s’abâtardir, a besoin de fantaisie, d’un petit grain de folie.» La citation de l’écrivain et journaliste français Yves Courrière donne un indice sur le voyage culinaire proposé par le chef Yves Radelet et son équipe dans le «menu contemporain» (49 euros, 5 services).

Situé dans le charmant petit village de Drauffelt, le restaurant est installé dans une grange. Au premier étage de celle-ci, on découvre une belle salle claire, mélangeant la pierre, le bois des poutres et le métal. L’ambiance familiale qui s’en dégage nous fait nous sentir comme à la maison.

Jennifer, l’épouse du chef, aux manettes de la salle, est aux petits soins pour les clients, souvent des habitués, venus des quatre coins de la Grande Région. Le «menu contemporain» comporte cinq plats, des escales gustatives portant chacune la touche du chef belge qui a ouvert le restaurant il y a deux ans et demi.

L’artiste du goût (bien connu au Luxembourg pour sa cuisine moléculaire et qui est passé par différentes maisons dont le Patin d’or à Kockelscheuer) et sa brigade mettent la barre haut avec en entrée trois tranches de magret de canard et un confit fait maison.

Un café puissant

Au centre de cette longue assiette rectangulaire, on regarde avec gourmandise un cône fait d’asperge blanche, rempli par ce même légume et du mascarpone maison. Les touches de pesto d’ail des ours et les olives de Kalamata ont naturellement leur place. La cacahuète travaillée en sorbet, en coulis et en crumble apporte le petit «grain de folie» à ce plat solide.

Déjà conquises, les papilles attendent avec impatience la venue du maigre, le cousin du bar. Celui-ci est accompagné par des morilles et des fèves du marais, entières et en purée. On retrouve ici la pointe de pesto d’ail des ours. Le granité de café donne, sans conteste, toute la force et la puissance à ce plat. C’est un coup de cœur. On en redemande.

Le maigre, le cousin du bar, est accompagné par des morilles, des fèves du marais et un granité de café, qui donne force et puissance au plat. (Photo: Aude Forestier)

Le maigre, le cousin du bar, est accompagné par des morilles, des fèves du marais et un granité de café, qui donne force et puissance au plat. (Photo: Aude Forestier)

Le petit carré d’agneau arrive. La bouchée fond dans la bouche, c’est un régal, c’est la magie de la cuisson à basse température. La déclinaison autour de la carotte et de l’orange accompagne parfaitement ce tableau.

Pourquoi ne pas continuer le voyage avec un peu de fromage de chèvre? Nature avec une tranche de lard ou en raviole frite, il fait la paire avec de la rhubarbe et son sorbet au whisky. Le dessert est l’avant-dernière escale. La variation autour de la fraise (nature ou en gelée), les sorbets à l’abricot, au thé matcha, à l’amande, la touche de chocolat et l’abricot confit ravissent les becs sucrés.

Il ne manque plus que le cappuccino pour conclure ce moment de délice, de haute qualité. Inoubliable.

Aude Forestier