Soixante-cinq ans après la naissance d’une de ses plus célèbres héroïnes, Disney réinvente Cendrillon sous forme de princesse en chair et en os, sans pour autant renoncer à la magie et au fantastique.
Dans la version filmée réalisée par Kenneth Branagh, en salles depuis le 13 mars aux Etats-Unis et qui sort le 25 en France, Cendrillon perd toujours sa pantoufle de verre et fait fondre le prince charmant comme dans le conte de fée d’origine. La belle-mère de la jolie orpheline au coeur tendre, interprétée par la magistrale Cate Blanchett, reste aussi cruelle que dans la mythique version animée de 1950, tandis que la marraine fée, interprétée par Helena Bonham Carter, transforme toujours une citrouille en carrosse d’or.
Mais Kenneth Branagh s’autorise quelques entorses par rapport au récit de Charles Perrault paru en 1697 pour permettre de mieux découvrir le personnage principal, un peu comme Disney l’avait fait dans « Maléfique » avec la sorcière de « La belle au bois dormant ». L’actrice Lily James interprète l’héroïne blonde malmenée par sa belle-mère et ses soeurs mais dont le coeur pur et la beauté séduiront un prince, qui a fait rêver des générations de petites filles.
Le réalisateur a toutefois choisi de s’éloigner un peu de son image de « sainte » virginale. « Il s’agit avant tout d’une jeune fille qui a la foi, qui est aimable et courageuse », a-t-il expliqué lors d’une rencontre avec des journalistes à Los Angeles. Dans sa version, Cendrillon use de sa bonté comme d’un super-pouvoir, ce qui aide à « réinventer le personnage pour en faire ressortir l’intelligence, la sensualité et l’imagination ».
« Là où il y a de la bonté, il y a de la magie », lui a promis sa mère avant de mourir. C’est forte de cette certitude que la jeune fille parvient à supporter sans broncher les mauvais traitements et brimades de sa belle-mère et de ses demi-soeurs. Elle cuisine, nettoie, fait le service et dort au grenier accompagnée des fidèles rats Gus et Jack, ses seuls amis.
Pas seulement pour les petites filles
Le film creuse aussi des aspects méconnus du conte en décrivant qui étaient les parents de Cendrillon et d’où vient le ressentiment envers Cendrillon de l’aigre belle-mère. L’interprète de Cendrillon, Lily James, qui s’est fait connaître au grand public grâce à la série à succès « Downton Abbey », raconte qu’elle adorait « les histoires de princesses quand (elle était) petite ».
Elle a ressenti une certaine pression et de la responsabilité à l’idée d’incarner l’un des personnages les plus célèbres du monde: « Tout le monde a une idée claire sur Cendrillon », a-t-elle expliqué, et « je ne voulais en aucun cas l’abîmer ! » La Cendrillon à laquelle elle donne corps pourrait bien séduire autant le public que celle du dessin animé devenu un classique, notamment parce qu’elle a l’audace de demander à sa marâtre d’où vient sa cruauté.
Sa patience et sa bonté sont bien entendu récompensées lorsque son chemin croise le prince charmant, interprété par Richard Madden, qui joue le rôle de Robb Stark dans « Game of Thrones ». Il assure que « Cendrillon » n’est pas seulement un film pour les petites filles. « Le message est qu’elle est plus heureuse que sa marâtre grâce à sa perception de la vie et c’est un message qui sert aux petits garçons également. »
Les costumes imaginés par la multi-oscarisée Sandy Powell, dont l’incontournable robe de bal bleue azur de Cendrillon, ne manqueront pas de faire rêver petits et grands. Le film a en tout cas déjà conquis la plupart des critiques de cinéma outre-Atlantique: le site agrégateur Rottentomatoes.com lui attribue 88% d’opinions favorables.
AFP