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Disney+ contre le confinement


L'opérateur Canal + avait annoncé un report de lancement pour ne pas saturer les réseaux en début d'épidémie (Photo : DR).

La date de lancement initiale ayant été repoussée, c’est hier que Disney+, la très attendue plateforme de streaming de Mickey, est arrivée en France. Avec un énorme catalogue qui compte troubler l’ennui.

Les amateurs de contes de fées et de superhéros comptaient les jours : Disney+, le service de streaming de Disney, a débarqué hier en France, deux semaines après la date prévue initialement. Les classiques des studios Disney, la poésie des studios Pixar, le grand spectacle des franchises Marvel et Star Wars, les documentaires de National Geographic et 30 saisons des Simpsons… Le riche catalogue de Disney+ a fait exploser les compteurs lors de son lancement outre-Atlantique en novembre dernier. Les abonnements ont démarré à minuit et donnent accès à plus de 500 films et des milliers d’épisodes de séries, dont 32 créations inédites, estampillées «Disney+ Originals».

La plateforme devait faire ses premiers pas en France le 24 mars – jour où elle a démarré dans sept autres pays européens – mais elle a décalé son lancement à la demande du gouvernement français qui craignait que le réseau, déjà fortement sollicité par le télétravail et le confinement, n’arrive pas à gérer ce nouvel entrant.
«En prévision d’une forte demande, et soucieux de soutenir l’effort collectif pour le bon fonctionnement des infrastructures haut débit, le service a réduit d’au moins 25 % l’utilisation globale de sa bande passante», précise dans un communiqué The Walt Disney Company. Ces réductions de bande passante, pratiquées par d’autres grand acteurs de la vidéo (Netflix, YouTube, Canal+…) à l’appel des autorités européennes, rend les définitions d’image les plus élevées (4K et UHD) inaccessibles.

Relation privilégiée

Fort de 29 millions d’abonnés dans les premiers pays où il a été lancé (États-Unis, Canada, Pays-Bas, Australie, Nouvelle-Zélande et Porto Rico), le service a généré 5 millions de téléchargements dans les boutiques d’applications européennes le 24 mars, selon le spécialiste App Annie. Disney a précisé qu’il ne donnera pas de chiffres avant sa prochaine annonce de résultats financiers.
Avec les écoles fermées et les enfants à la maison, la période est propice au streaming et particulièrement à un service familial, comprenant de nombreux dessins animés et donnant la possibilité de créer des profils réservés aux moins de sept ans, et de regarder jusqu’à quatre contenus différents simultanément. «Disney et la France ont toujours entretenu une relation précieuse et privilégiée», souligne Kevin Mayer, président de la division «Direct-to-Consumer & International», en charge du streaming.  «Après avoir honoré la demande du gouvernement français de reporter notre lancement, nous sommes heureux de pouvoir désormais proposer Disney+ avec son catalogue de contenus sans précédent et ses histoires pleines d’optimisme, qui, nous l’espérons, va ravir et divertir à leur tour les familles et les fans français en ces temps inédits et difficiles», poursuit-il.

«C’est un énorme succès en Europe, on s’attend à un succès phénoménal pour la France»,a estimé sur Europe 1 Maxime Saada, le patron de Canal+. Distributrice exclusive de Disney+ en France, la chaîne cryptée va intégrer la plateforme dans les offres d’une majorité de ses abonnés. Le groupe Canal+ a monté une programmation spéciale avec la diffusion hier soir du premier épisode de la série The Mandalorian sur Canal+ en clair, puis sur C8 et CStar. Tirée de l’univers Star Wars, The Mandalorian raconte les aventures d’un chasseur de primes solitaire et de Baby Yoda, une mignonne créature qui a conquis les réseaux sociaux.
Parmi les autres nouveautés proposées par Disney+ : une version de La Belle et le Clochard en prises de vues réelles, une série High School Musical ou un documentaire sur les éléphants narré par Meghan Markle. Les blockbusters les plus récents seront en revanche absents du service du fait de la législation française, qui impose un délai de trois ans entre la sortie en salles d’un film et son arrivée sur la plateforme. Ainsi, à l’instar de Netflix, l’offre de Disney+, bien que très fournie, se révèle moins riche et un peu plus datée que sa version de l’autre côté de l’Atlantique. Aucune chance, par exemple, d’y trouver Frozen 2, The Incredibles 2 ou Toy Story 4, trois films déjà disponibles dans l’offre américaine. Ce dernier film, en revanche, est disponible, à l’instar d’autres productions Disney récentes comme The Lion King ou les derniers films Marvel, sur le service de replay de Canal+, à la suite de leur diffusion sur la chaîne.

L’abonnement, via le site ou les boutiques d’applications, coûte 6,99 euros parmois (ou 69,99 euros par an) et Disney+ prévoit d’enrichir régulièrement ses programmes, bien que plusieurs de ses tournages soient décalés à cause du coronavirus. Les fans ultramarins devront attendre fin avril, voire l’automne pour la Réunion et Mayotte. Au Luxembourg, en revanche, toujours pas de date de lancement, mais on peut espérer un lancement simultané à la Belgique, à savoir au cours de l’été, au même moment que le Portugal et les pays scandinaves.

AFP