La société américaine SpaceX a conclu un contrat pour envoyer deux passagers payants autour de la Lune fin 2018, ce qui marquera, en cas de succès, le premier vol au-delà de l’orbite terrestre depuis la fin des missions américaines Apollo au début des années 70.
« Nous sommes très heureux d’annoncer que SpaceX a été sollicitée par deux personnes privées pour effectuer un vol autour de la Lune à la fin de l’année prochaine », a annoncé lundi la société fondée et dirigée par le milliardaire Elon Musk, sans préciser leur nom. « Ils ont déjà versé un acompte important pour une mission autour de la Lune », précise SpaceX.
Aucune mission habitée n’est retournée dans l’orbite lunaire depuis la mission Apollo 17 de la Nasa en décembre 1972. « C’est l’occasion pour les humains de retourner dans l’espace profond pour la première fois depuis 45 ans. Ils voyageront plus vite et plus loin dans le système solaire que jamais auparavant », souligne encore SpaceX. Les premiers entraînements des apprentis astronautes doivent commencer plus tard cette année, après une évaluation de leur condition physique.
Le vol sera effectué à bord du vaisseau spatial Dragon 2, une version de la capsule de fret Dragon destinée au transport des astronautes et mise au point dans le cadre d’un partenariat entre la Nasa et le secteur privé.
Première étape avant Mars ?
La capsule effectuera son premier vol non habité vers la Station spatiale internationale plus tard cette année avant d’y acheminer des astronautes pour le compte de la Nasa au deuxième trimestre 2018, selon SpaceX. Dragon 2 sera lancée par une version de la fusée Falcon 9, le « Falcon Heavy » en cours de développement, et dont le premier vol d’essai est programmé pour cet été.
« Falcon Heavy » sera le lanceur le plus puissant à atteindre l’orbite terrestre depuis la fusée Saturn V utilisée lors des missions Apollo, affirme SpaceX. Le lancement du vol lunaire aura lieu depuis le Centre spatial Kennedy près de Cap Canaveral en Floride depuis le pas de tir historique 39A, d’où sont parties les missions Apollo transportant des astronautes de 1968 à 1972, ainsi que les navettes spatiale de 1981 à 2011.
Ces missions représenteront aussi « une étape importante en vue de la préparation pour notre but ultime de transporter des humains vers Mars », pointe la société californienne. Elon Musk, qui a également fondé la société de voiture électrique Tesla, envisage un vol habité vers la planète rouge dès 2024. Son objectif est d’installer des colonies sur Mars. En avril, il avait déjà annoncé une mission inhabitée vers Mars en 2018. Si Elon Musk parvient à tenir ce calendrier, il devancera de quelques années la Nasa, qui prévoit une mission habitée vers Mars dans les années 2030.
Le Quotidien/AFP