La nouvelle capitale européenne de la Culture lance la 31eédition de son festival du Film d’amour. Avec deux pointures : Abdellatif Kechiche et Mohammed Lakhdar-Hamina.
Dans « Big Eyes », le peintre Walter Keane (Christopher Waltz) a connu un succès phénoménal grâce à ses énigmatiques tableaux représentant des enfants malheureux aux yeux immenses. (Photos : AFP)
Dès ce soir, Mons, capitale européenne de la Culture 2015, va vivre au rythme de 24 images par seconde avec la 31e édition de son festival du Film d’amour (FIFA), où sont attendus 245 invités et où sera projetée une cinquantaine de films toutes catégories confondues. Bien sûr, des stars sont attendues et vont se suivre… sans pour autant se ressembler. En tête de cortège, Marie-Christine Barrault en tant que marraine de la manifestation.
Cette année, celui-ci attribue ses coups de cœur à quatre grands réalisateurs, veillant ainsi à « enrichir son action prospective toujours en mouvement d’un indispensable travail de mémoire », comme l’a souligné André Ceuterick, le délégué général du FIFA. Ces cinéastes ne sont autres qu’Abdellatif Kechiche, Palme d’or en 2013 pour La Vie d’Adèle et l’Algérien Mohammed Lakhdar-Hamina, lui aussi primé à Cannes pour Chronique des années de braise (1975). L’Italien Carlo Verdone et le Tchèque Jiri Menzel complètent la sélection.
Si cette édition met en exergue à la fois le cinéma chilien – dont la nouvelle génération d’auteurs semble prometteuse – et tchèque, il ne manque pas non plus de mettre à l’honneur les personnalités francophones telles que Marie Gillain pour Mirage d’amour avec fanfare, signé Hubert Toint ; Agnès Jaoui et Bruno Putzulu pour L’Art de la fugue de Brice Cauvin, présenté en ouverture ce soir, ainsi que, en tant que membre du jury, l’acteur vedette de Camping Paradis, Laurent Ournac.
> Trois avant-premières américaines
Du côté de la programmation, Mons 2015 réserve quelques bonnes surprises à commencer par trois avant-premières américaines : Wild, avec Reese Witherspoon. Il s’agit d’un drame-biopic sur une femme qui tente de se reconstruire en partant faire un périple, seule et à pied, de 1 700 kilomètres sur la côte ouest des États-Unis. Inherent Vice, comédie signée Paul Thomas Andersen – avec au générique, s’il vous plaît, Joachim Phoenix, Josh Brolin et Owen Wilson – ramène le public dans les années 70 à l’époque où la paranoïa régnait en maître entre deux absorptions de substance illicite.
Enfin, Tim Burton à travers Big Eyes, qui sera montré en ouverture du Luxembourg City Festival, rappelle cet immense scandale de la fin des années 50 où le peintre Walker Keane joué par Christopher Waltz, s’était approprié la paternité de ces toiles représentant des enfants tristes aux yeux immenses, en lieu et place de son épouse Margaret, interprétée par Amy Adams.
Le FIFA, c’est – comme tout festival qui se respecte – de la compétition : celle internationale avec douze films au programme et celle européenne (dix films). Parmi les sélectionnés dans la catégorie internationale, on retient Tous les chats sont gris avec Anne Coesens et Bouli Lanners ; I nostri ragazzi d’Ivano De Matteo, succès au dernier festival du Film italien de Villerupt ; Graziella de Mehdi Charef, présent à Mons tout comme Rossy de Palma et Claire Nebout ainsi que la comédie Certifié Hallal de Mahmoud Zemmouri avec Smaïn, lui aussi sur place.
Du côté de la compétition européenne, on peut se laisser tenter par The Tribe, premier long métrage du réalisateur ukrainien Myroslav Slaboshpytskiy. Présenté à la Semaine de la critique sur la Croisette, il raconte l’histoire de Sergey, sourd et muet, qui rentre dans un internat spécialisé. Là, il devra se plier aux règles et rites imposés par une bande particulièrement hostile envers ceux qui dérogent aux règles… Une fois encore, le festival du Film d’amour, qui s’achèvera en présence d’Emmanuel Mouret et son film Caprice (avec Virginie Efira et Anaïs Demoustier) va mettre les petits plats dans les grands pour que cette grande fête du cinéma soit réussie, tant sur la toile que sur le tapis rouge.
De notre collaborateur Pousbil
Jusqu’au 27 février.