La police espagnole a annoncé dimanche avoir démantelé une bande de trafiquants de cannabis venant du Maroc qui utilisait un radar sophistiqué permettant de localiser embarcations et hélicoptères de la police dans le détroit de Gibraltar.
Les forces de l’ordre ont saisi à la Linea de la Concepcion, ville voisine de l’enclave sous administration britannique de Gibraltar « deux antennes qui leur permettaient de connaître la localisation des patrouilles de la police ou des hélicoptères de surveillance », annonce-t-elle dans un communiqué. La bande, qui disposait également de téléphones satellitaires, pouvait transmettre « en temps réel » des données aux embarcations transportant le cannabis depuis le Maroc pour leur permettre d’esquiver les forces de l’ordre.
Dans une vidéo diffusée également dimanche, la police montre un logement avec vue sur mer disposant d’une antenne de grande taille dans le salon. On y voit aussi des moniteurs affichant des cartes du littoral où les forces de l’ordre ont souvent dénoncé le combat inégal qui les oppose aux trafiquants de drogues, faute de moyens.
Tenían un sistema de radares para detectar la presencia policial y así transportar el hachís de #Marruecos a #Cádiz. 10 detenidoshttps://t.co/h5vp3DKYjG pic.twitter.com/xPiGhFQsNG
— Policía Nacional (@policia) 21 janvier 2018
Les trafiquants étaient épaulés pour cette surveillance « par des personnes disposant de connaissances techniques spécifiques », selon la police qui a annoncé l’arrestation de dix personnes, la saisie de trois bateaux et de plusieurs 4X4 ainsi que des armes et de l’argent.
L’enquête sur le réseau de trafiquants avait démarré en 2016 et a déjà permis la saisie de 70 tonnes de cannabis, 230 véhicules et 18 armes à feu, assure-t-on de même source. Trois hommes dont l’identité n’a pas été révélée et qui sont soupçonnés d’être les chefs de la bande ont été placés en détention provisoire. Au large de La Linea, 65 000 habitants, les trafiquants n’ont pas hésité par le passé à foncer directement contre les embarcations de la garde civile. Et la province de Cadix, où se trouve cette localité, est considérée comme la principale porte d’entrée en Europe du haschich acheminé ensuite vers le nord, jusqu’aux Pays-Bas.
Le Quotidien/AFP