Des lettres de grands écrivains français du XIXe siècle comme Victor Hugo, Honoré de Balzac, Stendhal, Gustave Flaubert, George Sand, Charles Baudelaire ou Paul Verlaine, sont vendues aux enchères à Paris jeudi.
Lettres, notes, dessins… Des documents de quelques grands noms de la littérature française seront mis aux enchères ce jeudi. Ils font partie de la collection d’un ancien universitaire et amateur de littérature, Jean-Luc Mercié, qui sera vendue par la maison Cornette de Saint-Cyr.
De Hugo par exemple, une lettre à un journaliste et admirateur, Auguste Vacquerie, écrite depuis Bruxelles en 1866, est un plaidoyer contre la peine de mort, qui va être de nouveau appliquée à Jersey. « Partout la liberté est reniée. Partout l’idéal est insulté. Partout la réaction prospère », se désole l’auteur des « Misérables », dans cette missive estimée 8 000 à 10 000 euros.
De Flaubert, quatre lettres à Louise Colet entre 1846 et 1853 sont estimées jusqu’à 15 000 euros pièce. L’une d’elles évoque la rédaction de « Madame Bovary ». « Nul lyrisme, pas de réflexions, personnalité de l’auteur absente. Ce sera triste à lire; il y aura des choses atroces de misère et de fétidité », promet-il à son ancienne amante.
Une lettre de George Sand à Flaubert estimée à 6 000 à 8 000 €
Une lettre de George Sand est adressée à Flaubert en 1868 (6 000 à 8 000 euros), où elle se plaint qu’il vive cloîtré. « Toi, troubadour enragé, je te soupçonne de t’amuser du métier plus que de tout au monde », remarque-t-elle. Le XXe siècle et notamment le surréalisme sont bien représentés dans cette collection. Un collage d’André Breton intitulé « Équipe fantôme » est estimé 10 000 à 15 000 euros, de même qu’un ouvrage en anglais sur Salvador Dali avec une dédicace dessinée par l’artiste espagnol.
La pièce la plus chère (40 000 à 50 000 euros) est une édition originale du roman de Julien Gracq, « Le Rivage des Syrtes », avec une lettre de l’auteur à Jean-Luc Mercié, qui constitue selon la maison de ventes « une véritable page inédite ». L’auteur y explique son projet littéraire.
Autre curiosité, une édition originale du roman « Emmanuelle » par Emmanuelle Arsan, agrémentée entre autres d’une photo nue de l’autrice par Pierre Molinier, est estimée entre 7 000 et 8 000 euros. Au total, 345 lots sont proposés.