Une greffe de cellules cardiaques dérivées de cellules souches embryonnaires a été réalisée il y a trois mois sur une patiente souffrant d’insuffisance cardiaque qui « va bien » aujourd’hui, ont indiqué vendredi les médecins à l’origine de cet essai novateur.
Une greffe de cellules souches sur la partie du coeur touchée par un infarctus a été réalisée avec succès en octobre dernier chez une patiente âgée de 68 ans. (Image d’illustration) (Photo : AFP)
Les cellules souches embryonnaires dites « pluripotentes », représentent un fort potentiel thérapeutique car elles sont capables de fabriquer toutes sortes de tissus (cardiaques, musculaires, etc.).
Des essais à partir de telles cellules embryonnaires ont déjà été réalisés dans le monde pour corriger des pathologies de l’oeil, mais c’est le premier essai pour l’insuffisance cardiaque, selon ces médecins.
La greffe sur la partie du coeur touchée par un infarctus, couplée à une pontage coronarien, a été réalisée le 21 octobre 2014, chez une patiente âgée de 68 ans, par le professeur Philippe Menasché et son équipe du service de chirurgie cardiovasculaire de l’hôpital européen Georges Pompidou (AP-HP, Paris). La patiente souffrait d’insuffisance cardiaque sévère avec altération nette de sa fonction cardiaque à la suite d’un infarctus ancien, mais elle n’était pas au stade ultime qui aurait relevé d’une greffe cardiaque ou d’un coeur artificiel. A présent, « la patiente va bien, son état s’est nettement amélioré, sans qu’aucune complication n’ait été observée. elle est rentrée chez elle et a repris une activité normale », a dit à l’AFP le Pr Menasché.
Cette « avancée prometteuse » a été présentée vendredi aux 25e Journées Européennes de la Société Française de Cardiologie à Paris. Les jeunes cellules cardiaques obtenues à partir des cellules souches embryonnaires ont été incorporées dans un gel qui a été posé sous forme de patch sur la zone du coeur de la patiente, rendu inerte par un ancien infarctus. Cette partie du coeur « bouge aujourd’hui », mais il serait prématuré de dire si l’amélioration provient de la greffe de cellules ou du pontage, souligne le chirurgien.
Il précise qu’il y a un an, un patient « en bout de course » avait également été traité, mais n’avait pas survécu à ses multiples pathologies, sans que le patch soit en cause. « Nous ne pensons pas que ces cellules vont vivre éternellement et fabriquer du tissu cardiaque », ajoute le Pr Menasché. « En revanche, il y a des arguments sérieux pour penser qu’elles sécrètent des substances qui peuvent induire une forme de réparation à partir du coeur lui-même ».
AFP