Pour honorer la journée de l’Astéroïde, le musée national d’Histoire naturelle a exhumé des pièces de sa réserve. Une occasion rare de poser ses yeux sur des pierres venues de l’espace, jusqu’à dimanche.
Jusqu’à présent, et en attendant la fin des rénovations (fin 2016), les météorites avaient droit à la portion congrue dans l’enceinte du musée national d’Histoire naturelle, dans le Grund. Pour autant, le MNHN n’hésite pas à profiter de l’actualité pour offrir exceptionnellement aux yeux du public quelques-unes de ses plus belles pièces. Hier, c’était la journée de l’Astéroïde et l’occasion était toute trouvée.
«Nous possédons une collection de plusieurs centaines de fragments de météorites, ces pierres venues de l’espace, explique Eric Buttini, conservateur de la section géophysique/astrophysique du musée. Nous avons donc choisi d’en sélectionner quelques-unes pour les exposer dans deux vitrines.»
Une grande partie de ces pièces a d’ailleurs été acquise récemment. «Le but de notre collection est essentiellement pédagogique, pas uniquement scientifique. C’est-à-dire que nous achetons les pièces sur le marché officiel pour alimenter nos collections en fonction des expositions. Ainsi, nous pouvons montrer de vraies météorites au public, notamment aux enfants qui, parfois, peuvent même manipuler les plus grosses», avance le conservateur.
Pour Eric Buttini, une des météorites les plus intéressantes exposées en ce moment est un objet provenant du sol de la planète Mars. «Il s’agit de notre dernière acquisition. Nous l’avons depuis un gros mois seulement, précise le scientifique. Imaginez un astéroïde venu percuter Mars. Lors de ce choc violent, des fragments de sol martien se sont envolés jusque dans l’espace. De là, certains ont fini par retomber sur Terre. C’est un de ces morceaux que nous avons.»
Fin 2016, elles auront leur propre salle
Puisqu’un incroyable concours de circonstances est nécessaire pour que cette roche martienne termine son périple sur notre planète et qu’un découvreur mette la main dessus en connaissance de cause, on comprend que ce type d’objet est particulièrement rare. Et pourtant, l’exemplaire que détient le musée et qui a été trouvé à Oman en 1999 n’est visuellement pas très spectaculaire avec ses neuf petits grammes et son envergure d’environ deux centimètres!
Mais d’ailleurs, comment peut-on être sûr que ce petit caillou soit martien? «Récemment, des robots qui se sont posés sur Mars ont analysé le sol de la planète et l’analyse de notre fragment a montré que ces composants étaient identiques», assure Eric Buttini.
À ses côtés, on peut également observer une plaque de 41 grammes provenant de la météorite suédoise Muonionalusta trouvée en 1906, un fragment de 46 grammes de la météorite de Henbury, trouvé en Australie en 1931 et présentant une très belle croûte de fusion, un morceau de 78 grammes du Tres Castillos, trouvé en 1992 au Mexique (Chihuahua) ou encore une autre pièce maîtresse de la collection : ce morceau de 18,5 grammes de la météorite de Dar al Gani 861, trouvé en Libye à Hammadah al Hamra, en janvier 2000.
À côté de ces raretés que le public luxembourgeois n’a pratiquement jamais pu observer jusque-là, le musée a également concocté une petite exposition sur les exoplanètes, ces planètes situées en dehors de notre système solaire. Le tout sera exposé au musée jusqu’à dimanche (au moins). De quoi patienter jusqu’à la fin de l’année 2016, où les météorites trôneront dans la toute nouvelle salle d’astronomie!
Erwan Nonet