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Déchets plastiques : la taille d’un 7e continent dans les océans


Le plastique et le polystyrène constituent "plus de 80%" des déchets ramassés sur des plages en France et en Espagne. (illustration AFP)

Bouteilles, sacs et bouchons en plastique, cotons-tiges… Autant de déchets qui forment un septième continent, selon l’association Surfrider qui publie mardi un rapport détaillant la pollution sur cinq sites français et espagnols.

Avec l’aide de centaines de bénévoles, l’ONG a mené en 2015 ce premier recensement des déchets qui polluent plages, littoraux, océans et fonds marins, dans le cadre d’une initiative visant à collecter et à analyser des données à l’échelle européenne.

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« L’évaluation globale de la pollution de la surface de l’ensemble des mers par les plastiques flottants se chiffrerait à 269 000 tonnes », rappelle le rapport. Or « les déchets aquatiques en général et les plastiques en particulier causent de nombreux dommages à l’environnement marin ». « Ils ont des impacts sur la faune, les espèces marines » dont 690 seraient impactées, a souligné Cristina Barreau, principal auteur du rapport. Tout comme « sur les activités socio-économiques », dont la pêche et le tourisme. « L’augmentation exponentielle » des déchets est liée à nos habitudes de consommation, a souligné la responsable de l’ONG, rappelant que la production mondiale de plastique « va bientôt atteindre les 300 millions de tonnes par an ».

« Les premiers prédateurs des océans »

Sur les « sites pilotes » choisis en Espagne et en France, le plastique et le polystyrène constituent « plus de 80% » des déchets, selon Surfrider Foundation Europe. Au total l’association « a récupéré 30 000 à 40 000 déchets ». Les bénévoles ont en outre ramassé sur ces différents sites des cordages et filets, mégots, emballages alimentaires, couvercles et bouchons, bouteilles, voire encore des « déchets sanitaires » (couches, suppositoires, cotons-tiges…).

« De la Bretagne au Pays Basque, les déchets plastiques humains sont clairement les premiers prédateurs de l’océan », assure Surfrider. Car à la différence du bois ou du carton, « les matières plastiques mettent plusieurs centaines d’années avant de disparaître ». « Et quand elles ne sont pas sous nos pieds à la plage, elles sont ingurgitées par les animaux marins qui s’en étouffent, sans parler des substances toxiques qu’elles déversent et dans lesquelles nous nous baignons ou de leur possible intégration au sein de la chaîne alimentaire. »

La prolifération de ces détritus dans les océans est à l’origine d’immenses plaques formant un « 7e continent ».