Après son happening lors de l’exposition Araki au musée Guimet, le 4 septembre à Paris, l’artiste luxembourgeoise diffuse une vidéo sur internet, accompagnée d’un texte expliquant sa démarche.
Comme après chacune de ses irruptions dénudées dans les musées d’Europe, Deborah de Robertis a procédé à un montage vidéo de sa dernière performance au musée Guimet.
Intitulé « Paysage avec gopro »(pour reprendre le nom – « Paysage avec couleur » – de la photographie de Nobuyoshi Araki réinterprétée par la Luxembourgeoise), ce teaser vidéo montre l’artiste, nue sous un kimono transparent, dévorant une pastèque en pleine exposition consacrée au photographe Araki. Souhaitant comme les fois précédentes montrer le regard du modèle et lui « donner une voix », Deborah de Robertis porte une caméra gopro sur la tête pour signifier ce renversement de point de vue.
« Et si le modèle sortait de son mutisme pour briser ce silence muséal et nous jouir en pleine face ? », explique-t-elle dans le texte accompagnant sa vidéo. La Luxembourgeoise poursuit : « Il y a une dimension viscérale dans la photo que j’ai choisie, comme si le modèle se délectait de son intestin, surprise dans sa chambre et heureuse d’être surprise dans sa monstruosité. Dans ma réinterprétation de l’œuvre, la pastèque évoque le sexe féminin, mon sexe que je fais juter et que je dévore jusqu’à l’extase en filmant le spectateur. »
Nos précédents articles consacrés à Deborah de Robertis
La bande sonore combine ses propres gémissements et les réactions enregistrées en direct au musée Guimet. Entre les applaudissements d’une partie du public et les remontrances des employés du musée, l’artiste semble avoir atteint son but. « La réaction de l’institution m’intéresse. (…) Je souhaite bousculer le système hiérarchique, poser la question de la reconnaissance », déclare-t-elle dans une longue interview accordée lundi aux Inrocks.
Quant au rapport à la nudité qu’elle questionne dans ses apparitions, Deborah de Robertis écrit : « Dans ma performance le dispositif est inversé, ici c’est le modèle qui surprend le voyeur et enregistre son visage et non l’inverse. (…) Pour Araki, l’acte de photographier est semblable à l’acte sexuel et de mon point de vue c’est le modèle qui baise le photographe. »
Le Quotidien
Vidéo : Copyright Deborah De Robertis/ photos Guillaume Belvèze
L’ART DE LA FOLIE….!!!!