C’est en Barbie décomplexée, les seins à l’air, que Deborah de Robertis a fait une nouvelle apparition remarquée, dimanche, au Musée des Arts décoratifs, à Paris, lors d’une exposition consacrée à la célèbre poupée. Arrêtée, l’artiste luxembourgeoise comparaîtra le 13 décembre pour exhibition sexuelle.
Deborah de Robertis a remis ça, à peine deux semaines après sa performance à l’exposition Araki, au musée Guimet, où elle s’était vêtue d’un kimono transparent pour manger une pastèque, fruit défendu qu’elle a consommé en poussant des gémissements de plaisir…
Son objectif était cette fois de « critiquer la démarche marketing » de Mattel, le fabricant de Barbie, « qui n’hésite pas à utiliser un argument féministe pour faire évoluer les personnages de la célèbre poupée », explique Deborah de Robertis, citant le catalogue de l’expositon («Barbie change parallèlement à l’évolution du rôle de la femme») et le slogan de la marque (« Avec Barbie, tu peux être tout ce que tu veux »).
Dimanche, la Luxembourgeoise s’est ainsi invitée au dernier jour de l’exposition « Barbie », la première consacrée à la poupée dans un musée français. Portant une combinaison couleur chair laissant apparaître ses seins et arborant un postiche au niveau de son sexe, Deborah de Robertis entendait ainsi incarner une « Barbie contemporaine », qui « écoute du rap », qui « assume ses tétons, ses poils pubiens » et qui, munie d’une caméra GoPro, « affirme son point de vue ». Une Barbie libre aussi, « qui surgit dans l’exposition sans y avoir été conviée, s’affranchissant de la tutelle de son fabricant ».
Avec, en bonus, la distribution au public d’une centaine de poupées « à poil avec une GoPro », fabriquées avec l’aide d’un plasticien.
Première convocation au tribunal
Placée en garde à vue, Deborah de Robertis, qui n’en est pas à son coup d’essai, comparaîtra pour la première fois en correctionnelle devant le TGI de Paris le 13 décembre prochain pour exhibition sexuelle, pour les faits de dimanche mais également ceux du 27 mars à la Maison européenne de la photographie, toujours dans la capitale française. Ce jour-là, dénudée et enduite de ketchup, la jeune femme avait parodié un cliché de Monica Belucci réalisé par Bettina Rheims.
Réagissant à cette convocation, l’artiste luxembourgeoise lance : « J’invite le milieu de l’art à venir y assister comme s’il s’agissait d’une performance, car il s’agit d’un point d’intersection où la question de l’art et celle de la justice se croisent. »
Le Quotidien
Promo- Teaser : « FEMIBARBIE « from Deborah De Robertis on Vimeo.
La police et la justice feraient mieux de s’intéresser à celles qui sont habillées des pieds à la tête, tête comprise.