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De la BD au cinéma pour « Le Grand Méchant Renard » de Benjamin Renner


C'est autour d'une pièce de théâtre présentée présentée par les différents personnages que sont proposés les trois récits principaux du film.

Benjamin Renner, le coréalisateur d’Ernest et Célestine, est de retour en salle avec une nouvelle merveille d’animation, Le Grand Méchant Renard et autres contes.

Il n’est peut-être pas rapide – trois films en deux BD en dix ans –, mais quand Benjamin Renner se lance dans un projet, il en fait un chef-d’œuvre. La douzaine de prix pour Ernest et Célestine qu’il a coréalisé avec Stéphane Aubier, Vincent Patar, et les quatre pour son album Le Grand Méchant Renard sont là pour le rappeler. Autant dire que son nouveau film, Le Grand Méchant Renard et autres contes, tiré de sa BD et coréalisé par Patrick Imbert, est très attendu. La critique, qui a pu découvrir le film au récent festival international du film d’animation d’Annecy, en tout cas, est dithyrambique.

Né comme un projet télé, ce Grand Méchant Renard version animée, débarque finalement au cinéma avec la nette intention de faire rire toute la famille. Tiré de la BD éponyme du même Benjamin Renner, le long métrage reprend l’histoire présente dans les plus de 180 pages de l’album – qui valut à son auteur, entre autres, le prix jeunesse du festival international de la Bande dessinée d’Angoulême –, et agrandit l’univers à la fois ludique, rocambolesque, léger et décalé de l’auteur avec deux nouveaux récits.

C’est ainsi qu’avec d’un côté l’histoire originelle et de l’autre la structure initiale du projet BD, ce Le Grand Méchant Renard et autres contes est présenté tel une pièce de théâtre en trois actes – de 26 minutes chacun, autrement dit la durée prévue pour le projet télé – et quelques interludes gagesques. Chaque acte présente donc un récit différent, mais avec les mêmes personnages. Des animaux pour le moins surprenants, qu’on pourrait aisément imaginer dans un hôpital psychiatrique, entre un renard faible, trouillard et sentimental, incapable d’assumer son statut de prédateur et une basse-cour survoltée avec un cochon qui se prend pour un jardinier, une poule caractérielle, un lapin idiot, une cigogne éméchée, un chien de garde tire-au-flanc ou encore un canard qui veut remplacer le père Noël…

Une fable pour toute la famille

Ainsi, en plus de l’histoire de ce grand méchant renard qui en a marre de se faire tabasser par une poule dès qu’il se pointe au poulailler affamé et qui décide de s’emparer de trois œufs, avec l’idée de manger les poussins une fois nés, mais qui va finir par craquer devant ces trois nouveau-nés qui le prennent pour leur maman, les spectateurs pourront découvrir deux récits inédits. Le premier met en scène le cochon, le lièvre et le canard, trio, dont le niveau intellectuel demeure constamment au ras des pâquerettes, chargé de remettre à qui de droit un bébé abandonné par une cigogne désinvolte. Le second, peut-être le moins réussi des trois, propose néanmoins un joli conte de Noël avec le canard du coin qui s’est mis en tête de remplacer le père Noël au moment de sa distribution de cadeaux.

Bref, une partie de campagne délirante sur fond de dessins très doux à l’aquarelle et un graphisme simplifié à l’extrême. Un graphisme léger, qui va à l’essentiel, à l’inverse de ce que recherchent les grands studios américains, comme cela était déjà le cas dans Ernest et Célestine.

Résultat, un film d’animation drôle et plein de tendresse qui inverse les rôles, détourne les genres et qui parvient à traiter de problématiques sérieuses telles que l’acceptation de soi, l’adoption, la garde partagée… de manière légère et ludique!

Le Quotidien/AFP

Le Grand Méchant Renard et autres contes, de Benjamin Renner et Patrick Imbert

https://www.youtube.com/results?search_query=le+grand+m%C3%A9chant+renard