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De la balle, le musée du flipper !


Même s’il n’accueille qu’entre 200 et 400 personnes par semaine, le musée du Flipper, à Budapest, célèbre le billard électrique et ses machines d’un autre temps, qui disparaissent aujourd’hui des cafés.

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« Indiana Jones », « Tommy », « Star Wars », « Apollo 13 », « Kiss », « Gun’s and Roses »… Autant de classiques qui à Budapest « claquent » et « tiltent » comme au XXe siècle. (Photos AFP)

Le billard électrique n’est pas mort. Ou s’il l’est, son paradis se trouve dans une cave de Budapest, où des aficionados du monde entier s’offrent des « extra-balles » dans le plus grand musée du flipper d’Europe, créé par un passionné hongrois. « Depuis les années 1990, les flippers ont disparu de la plupart des bars. Mais il y a une renaissance de cette culture. Les jeux vidéo ne peuvent pas les remplacer », assure Balazs Palfi, qui a ainsi rassemblé plus de 140 machines dans son musée.

Ouvert il y a moins d’un an, le lieu est déjà devenu culte. Car ici, toutes les machines sont en état de marche. Et une fois acquittés les frais d’entrée (soit 8 euros), le visiteur peut jouer à volonté sur des engins vénérables. Indiana Jones, Tommy, Star Wars, Apollo 13, Kiss, Gun’s and Roses… Autant de classiques qui à Budapest « claquent » et « tiltent » comme au XXe siècle, dans le crépitement des scores et un feu d’artifice de lumières clignotantes.

« Je n’avais pas joué aux Simpson depuis que j’étais enfant ! », s’extasie un touriste canadien, trop occupé pour donner son nom. Balazs Palfi, 42 ans, un ancien gestionnaire de fonds, a acheté sa première machine il y a six ans sur un site d’enchères, alors qu’il se désolait de voir les flippers disparaître des bistrots. Très rapidement, la collection de ce joueur de longue date s’est étoffée avec des acquisitions dans une quinzaine de pays, notamment aux États-Unis, en Grande-Bretagne et en France, toutes les trois grandes terres de flippers.

> ACDC et tutu rose

Le fonds s’est enrichi d’incunables, comme un jeu de 1871 où la bille doit slalomer entre des clous, d’où le nom anglais de « pinball » (de « pin », aiguille). Il compte également des raretés comme l’édition limitée « ACDC Medieval Madness », dont le prix avoisine les 10 000 euros.

Le musée, qui comporte un atelier où tous les flippers sont remis en état, présente également de petites merveilles entièrement mécaniques datant de l’après-guerre, comme une « Dancing Lady » où un score élevé fait apparaître une ballerine dansant en tutu rose. Sans parler des modèles les plus sophistiqués encore développés dans les années 1990 et intégrant des reliefs compliqués et des électroaimants.

Comme dans tout musée, chaque appareil est accompagné d’une notice portant la date, le nom du concepteur et le nombre d’unités produites. S’il reste plus petit que son aîné de Las Vegas, aux États-Unis, le musée de Balazs Palfi n’en est pas moins devenu le plus important du genre en Europe. Il est aussi l’attraction la mieux notée de Budapest sur le site de voyages Tripadvisor, même s’il n’accueille qu’entre 200 et 400 personnes par semaine, pour moitié des étrangers.

« Les flippers ont disparu en Angleterre, là-bas, c’est devenu un truc du passé », se désole Kim, une jeune Britannique. Le constat n’est pas tout à fait vrai en Hongrie où quelque 300 machines restent exploitées dans les bars, selon Balazs Palfi. Car le pays, explique-t-il, a été l’un des plus richement dotés en flippers au monde, avec plus de 20 000 engins au milieu des années 1990, soit un pour 500 habitants, un record.

« À l’époque communiste, les flippers ont été autorisés avant le Coca-Cola, et ils sont devenus très vite des objets cultes » dans ce pays considéré comme le plus libéral du bloc soviétique. « Cet attachement se perpétue », assure Balazs Palfi. Le maintien d’une culture du flipper relève d’un patrimoine vivant, insiste-t-il. « Ça peut passer pour de la nostalgie, mais ce n’est pas le cas. Moi, je reste aussi concentré qu’il y a 30 ans sur chaque balle, pour en tirer le maximum de points ! »

Pour une petite visite virtuelle des lieux rendez-vous sur flippermuzeum.hu