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De Booba à TikTok, Tessae rappeuse à grande vitesse


La jeune Marseillaise de 18 ans avait été d’abord repérée par Booba. (photo AFP)

Sa carrière avance aussi vite qu’elle parle : à 18 ans, Tessae, adoubée par Booba et boostée par TikTok, plateforme en vogue, sort un minialbum après un confinement passé à mettre en musique les maux de ses fans, entre harcèlement ou anorexie.

Quand la vie en vase clos est devenue la règle face à la pandémie, la Marseillaise a trouvé un moyen « d’interagir » avec ses fans, comme elle le raconte de son débit de mitraillette. Soit le projet « Ad Vitam » sur les réseaux sociaux : un souvenir et un artiste préféré soumis par un fan pour qu’elle en fasse texte et musique d’un petit morceau éphémère. Les sujets légers – couchers de soleil et premières amours – ont rapidement côtoyé des thématiques plus lourdes comme phobie scolaire, trouble du comportement alimentaire ou perte d’identité face aux réseaux sociaux. Un terrain connu. Tessae confie que ses années collège et lycée ont rimé avec « mal-être et harcèlement » pour la gamine qu’elle était, « rêveuse et qui ne se maquillait pas ».

Parallèlement à la déscolarisation « en milieu de seconde », la musique – ingérée en autodidacte après des cours dans l’enfance de chant, piano et guitare – est rapidement devenue une « thérapie pour se vider la tête ». Les échos sombres de ses jeunes années s’entendent dans ses chansons. Mais les choses vont mieux pour la jeune fille aux ongles vert pomme qui s’amuse parfois à poser façon Billie Eilish sur les réseaux sociaux.

Dans son morceau Bling elle glisse la punchline : « Tu croyais qu’j’allais me lamenter pour l’éternité/Mais j’ai abonnement espoir, forfait illimité ». Ce titre, extrait de son mini-album Printemps (chez Gtwd/Belem/Wagram) – premier d’une série saisonnière qui comptera donc trois autres volets – a été plébiscité sur TikTok, où il sert à illustrer un challenge de danse : les internautes rivalisent de vidéos qui deviennent virales.

« TikTok m’apporte beaucoup de visibilité, il y a eu un gros mouvement autour de Bling« , se réjouit la rappeuse. « TikTok peut être un levier de popularité pour un artiste », expliquait récemment Noémie Huard, du Bureau Export, structure de soutien à la filière musicale française à l’étranger. Bling résonne d’ailleurs sur les autres supports numériques (plus de 670 000 écoutes sur Spotify). Et YouTube a également sélectionné l’artiste dans sa branche Foundry, dédiée aux futurs talents.

L’occasion de rappeler qu’un des premiers à lui avoir donné un gros coup de projecteur fut Booba. Le poids lourd du rap avait promis d’inviter sur scène au festival francilien We Love Green en 2019 celui ou celle qui proposerait la meilleure reprise de son titre Arc-En-Ciel. Tessae l’emporta. « Quand j’ai appris que j’étais choisie, ça a été crise de panique sur crise de panique: ‘comment je vais gérer l’anxiété face à la foule? Et si je n’arrive pas à chanter?’ (elle rit). Mais j’ai tellement stressé avant, que le jour du concert tout s’est bien passé. Booba m’a félicitée après ». Pas même intimidée la première fois face au « Duc de Boulogne »? « Si, quand même, à la répét’, on se demande si on doit lui serrer la main ou lui faire la bise, bon la bise l’a emporté (elle rit). Il a été supercool ».

AFP/LQ