Après une première édition réussie en 2017, « Mindless » est de retour ! Ce samedi, la fameuse compétition de danse expérimentale se tiendra aux Rotondes.
Avec Benoît Callens, de l’ASBL Knowedge, on a passé en revue quelques-unes des « grosses têtes » du line-up de l’évènement qui s’annonce… époustouflant !
« Souvent, les danseurs hip-hop ont une vision assez restreinte de la danse expérimentale, explique Benoît Callens. Ils ont l’idée de ce qu’ils voient au Juste Debout (NDLR : l’une des plus grosses compétitions de danses hip-hop au monde, qui a contribué à populariser la discipline de 2005 à 2018). Du coup, ils se disent : ‘l’expérimental, ce n’est pas mon truc, car c’est faire des choses bizarres, chelous : regarder dans le vide, danser lentement plutôt que sur de bons beats hip-hop’. Or l’expérimental, c’est une danse au carrefour d’influences, où tout le monde peut s’y retrouver. Elle te permet de danser et t’exprimer librement, indépendamment des styles (hip-hop, capoeira, wacking, voguing, contemporain, salsa, tango…) que tu pratiques. Surtout elle implique d’être plus dans le ressenti, de créer, d’improviser, d’explorer, d’aller plus loin… et donc de sortir de sa zone de confort !»
Les trois juges
Kristian Mensa aka Kriss (République tchèque)
« C’est lui qui avait gagné lors de la première édition de Mindless, il y a un an et demi. C’était quelqu’un que je ne connaissais pas et il m’a vraiment étonné. Kriss est très humble, très ouvert et en même temps, c’est un monstre sur scène ! C’est un artiste complet car il fait de la danse, de la musique, mais il s’intéresse aussi à tout ce qui est design, visuel. Il crée même des tableaux.
Bref, c’est quelqu’un qui a son univers. À la base, c’est un b-boy, avec un peu le style à la Benji, RubberLegz, c’est-à-dire qu’il utilise sa souplesse dans la danse. À l’édition 2017 de Mindless, dès qu’on lui donnait un concept (NDLR : danser avec des objets, avec des thèmes imposés ou sur des musiques universelles…), il jouait avec la contrainte, partait en freestyle. Par exemple, lors de la finale, on leur avait donné une éponge et de l’eau et il a commencé à lancer de l’eau par terre, à glisser sur l’eau… Et il est allé vraiment loin, c’était chaud ! »
The MacSpencer (France)
« Jimmy Vairon aka The MacSpencer a un style particulier. Car, lorsqu’il danse, il ne fait pas que danser. Sur scène, il crée une atmosphère, un personnage, tu sens une présence. Perso, je l’ai découvert, ici au Luxembourg, grâce au GC Battle IV, où il avait été jusqu’en finale avec son partenaire Mugi The Kid. Les deux compères étaient déjà là à la première édition de Mindless. Ce sont des danseurs ‘expérimental’ qui sont dans le milieu, qui n’arrêtent pas de bouger, qui jugent des évènements, etc.
The MacSpencer, c’est quelqu’un qui a fait un peu de cirque, pas mal d’arts martiaux et du break aussi. Quand j’avais discuté avec lui, il m’avait dit qu’il avait commencé par le tango, donc c’est quand même improbable… Après, c’est un sacré personnage… donc tu ne sais jamais s’il te raconte des conneries ou pas. La première fois que j’ai été lui parler, il a fait genre qu’il ne parlait pas français… Je revois encore son pote (Mugi The Kid) me répondre en anglais avec un accent à couper au couteau : ‘He didn’t understand what you said. He doesn’t speak French.’ C’était bien sûr une blague ! »
Mugi The Kid (France)
« Ce qui me vient direct à l’esprit pour évoquer Mugi, c’est sa flexibilité. Il fait des trucs de fou : il se lance sur une main, ses pieds sont capables de venir toucher sa tête par-derrière… Bref, tu te demandes s’il y a des os dans ce corps (il rit) ! Lors du GC Battle V, en quarts de finale, en duo avec MacSpencer, il a fait tout un combo avec une carotte, et c’est resté dans les annales. »
Ismaël Bouchafra-Hennequin
Samedi 8 juin dès 14h, aux Rotondes Luxembourg. Experimental battle à partir de 18h30 (Black Box). Ticket : 12 euros, prévente : 8 euros.