Düsseldorf se transforme, jusqu’à samedi, en Mecque de la création chorégraphique avec sa Tanzmesse. Le Luxembourg y sera bien représenté.
Avec ses quelque 1900 professionnels en provenance d’une cinquantaine de pays d’Europe, mais aussi des Amériques, d’Afrique et d’Asie, l’Internationale Tanzmesse de Düsseldorf est devenue depuis 2010 un évènement immanquable pour les acteurs de la danse grand-ducale. Le Centre de création chorégraphique luxembourgeois (Trois C-L) et la Theater Federatioun y feront et jusqu’à samedi, la promotion de six artistes ou compagnies et de leurs créations à haut potentiel d’exportation.
Il y a la foire avec ses nombreux stands, grands et petits, régionaux, nationaux – dont celui du Grand-Duché –, mais aussi ceux de compagnies, de collectifs d’artistes, etc. Et puis, il y a également de nombreux débats, des rencontres, des fêtes et surtout «une très grande programmation artistique autour de ça», explique Bernard Baumgarten, directeur artistique du Trois C-L et à ce titre cheville ouvrière de la présence grand-ducale à Düsseldorf. Ainsi, on pourra retrouver cette année sur place Simone Mousset, Jill Crovisier, Anne-Mareike Hess, Léa Tirabasso, le duo Jennifer Gohier et Grégory Beaumont et la compagnie Awa composée de Catarina Barbosa et Baptiste Hilbert.
«En tout sur la foire, il y a plus de 60 spectacles. C’est une programmation incroyable avec la présentation de spectacles grands, moyens et petits, toujours de qualité et en provenance de différentes régions du monde», reprend le responsable. Une programmation mise en place par les responsables de la Tanzmesse. Aucun Luxembourgeois n’aura la chance d’être présenté dans ce cadre lors de cette édition, mais deux parmi les six chorégraphes et compagnies grand-ducales qui seront à Düsseldorf ont été sélectionnés pour un «Open Studio» (Simone Mousset) ou un «Pitching» (Catarina Barbosa et Baptiste Hilbert), autrement dit de petites présentations, plus ciblées, de spectacles encore en production, plus («Open Studio») ou moins («Pitching») avancés. En tout, ils ne seront qu’une cinquantaine, parmi les quelque 600 projets envoyés à la Tanzmesse, qui auront cette chance.
«Une très grande école»
Quoi qu’il en soit, chaque artiste grand-ducal présent devrait avoir un programme assez chargé, mis en place en collaboration avec le Trois C-L, avec «entre cinq et dix rendez-vous chacun», note Bernard Baumgarten, qui avoue, pour cela avoir, avec son équipe, «harcelé» les professionnels présents à Düsseldorf.
Il explique : «L’idée n’est pas que chaque artiste rentre de la Tanzmesse avec une vingtaine de contrats en main, mais y être c’est super important car c’est toujours difficile de se faire connaître à l’international. Aujourd’hui, tout fonctionne à l’échange. Ça prend des années de discussions, de négociations, bref de réseautage, d’échanges de résidences d’artistes pour qu’un artiste commence à se faire connaître et apprécier à l’étranger. Les résultats se remarquent donc dans la durée, comme c’est le cas de Simone Musset, Léa Tirabasso, Jill Crovisier et Anne-Mareike Hess, qui étaient déjà présentes à Düsseldorf il y a deux ans et qui ont pour certaines réussi à obtenir des coproductions internationales.»
Bref, si la Tanzmesse n’est pas le but ultime, elle constitue une étape importante pour les carrières des chorégraphes. «C’est un grand travail qu’on demande aux artistes, mais c’est une très grande école.» Et le Trois C-L compte bien en faire un tremplin pour ses différents poulains.
Pablo Chimienti