Les nouvelles conventions avec les associations culturelles au pays sont tombées. Pour l’instant, les concernés gardent la tête froide…
L’Orchestre de Chambre du Luxembourg (OCL) a vu ses subsides diminuer, tout comme d’autres associations culturelles. (Photo : Isabella Finzi/OCL)
C’était, depuis la rentrée, le sujet qui alimentait les débats au sein du petit monde artistique au Luxembourg. Maggy Nagel, ministre de la Culture, avait en effet marqué sa prise de fonction en annonçant, peu après, la fin de la « politique de l’arrosoir » en remettant à zéro les conventions avec une soixantaine d’associations culturelles, afin, selon elle, d’amener davantage d’efficacité dans l’allocation des finances publiques.
Une décision saluée par les principaux concernés (dont les activités dépendent des financements alloués par l’État), accueillant avec bienveillance cet appel à la transparence, même si, dans les faits, chacun craignait pour son budget de fonctionnement et prêchait pour sa propre paroisse. Cette remise à plat, prévue pour la fin de l’année 2014, s’est fait attendre – ce qui en a exaspéré plus d’un. Difficile en effet de prévoir une programmation et des manifestations quand on ne connaît pas le budget avec lequel travailler… Depuis vendredi dernier, et un courrier du ministère envoyé auxdites associations, on y voit (presque) plus clair. Alors, y a-t-il eu des coupes franches ? Apparemment oui, une vingtaine d’entre elles ont vu leurs subsides diminuer – pour éclaircir leur cas, elles seront reçues au ministère de la Culture dans les deux prochaines semaines.
C’est le cas de l’OCL – « une baisse de 10 % », dixit Pierre Laurent, son directeur administratif, tout comme la Theater Federatioun, comme l’explique son président, Christian Kmiotek : « Notre budget a été amputé d’environ 20 %, soit 25 000 euros. » Du lourd, même si l’homme tempère… « Il y a une ouverture avec le ministère pour qu’on soumette au cas par cas des dossiers concernant des projets novateurs », sans oublier le fait que « si l’argent reste pour la production théâtrale, ça reste positif ».
Selon lui, en effet, certains de ses membres auraient vu leurs nouvelles conventions calculées à la hausse (« de plus ou moins 10 % »). On parle notamment du Centaure, des Casemates et du TNL. Le TOL, lui, ne sait toujours pas sur quoi tabler, sachant que le courrier « a été envoyé à l’adresse du théâtre, et non à sa boîte postale ». C’est ballot, et le théâtre et sa directrice, Véronique Fauconnet, se demandent toujours s’ils parviendront à combler la perte due à la baisse des conventions du Fonds Culturel, qui les tracasse depuis bientôt « 18 mois ».
De son côté, Bernard Baumgarten, directeur artistique du Trois C-L, ne se veut pas alarmiste. « Il n’y a pas eu de choc. On devrait s’en sortir. Je ne vais pas, en tout cas, devoir licencier, ni remettre en cause certains gros projets. » Le chorégraphe, qui ne dévoile pas de chiffres, n’ira pas plus loin dans les précisions. « Trop prématuré », dit-il. « Il va falloir réajuster notre budget et voir comment la somme allouée s’articule au mieux avec nos différentes missions. » Bref, attendons que ces chiffres se heurtent aux réalités du terrain. À coup sûr, certaines langues se délieront…
De nos journalistes Grégory Cimatti et Pablo Chimienti