Accueil | Culture | Conchita Wurst ne se voit pas en « vieille drag queen »

Conchita Wurst ne se voit pas en « vieille drag queen »


Conchita Wurst s’apprête à enregistrer son premier album, au terme d’une année traversée comme dans un rêve.

-

Conchita Wurst est devenue, malgré elle, un porte-étendard de la campagne pour les droits des homosexuels et transsexuels. (Photos : AFP)

Mais le travesti autrichien révélé par l’Eurovision de la chanson n’exclut pas de remiser un jour son personnage, pour ne pas finir en « vieille drag queen ». « Je reçois des chansons du monde entier. C’est merveilleux que les auteurs voient chez moi quelque chose de suffisamment intéressant pour qu’ils m’envoient leurs chansons, leurs bébés », a confié récemment à quelques médias, dont l’AFP, la diva barbue, qui sera en studio en janvier et février.

La couleur musicale du disque n’est pas encore affinée, mais l’artiste devrait s’évader du style paillettes, glamour et « James Bondesque » – ce sont ses mots – de la chanson « Rise like a Phoenix », son premier succès devenu disque de platine. Conchita Wurst participera ensuite, sous une forme qui reste à définir, à l’organisation du prochain concours Eurovision, programmée le 23 mai à Vienne.

Pour l’artiste de 26 ans brusquement sorti de l’anonymat par sa victoire à l’édition 2014, 2015 devra être l’année de la confirmation. Tom Neuwirth – son nom à la ville – est conscient que la notoriété de la plupart des précédents vainqueurs fut un feu de paille.

> « Ne pas laisser se refermer la porte »

« Je travaille à ne pas laisser se refermer la porte que je viens d’ouvrir », explique l’artiste qui a su entretenir l’attention des médias, cet automne, en se produisant au Crazy Horse à Paris, mais aussi en s’invitant au Parlement européen à Bruxelles et au siège viennois de l’ONU pour un entretien avec le secrétaire général Ban Ki-moon.

Conchita Wurst est devenue au passage, peut-être plus qu’elle ne l’aurait voulu, un porte-étendard de la campagne pour les droits des homosexuels et transsexuels. « Je ne me vois pas comme une figure politique », commente-t-elle : « Je parle de droits de l’Homme, je veux simplement que tout le monde soit respecté. Cela ne doit pas être de la politique, en tout cas pour moi cela ne l’est pas. Le respect devrait être l’une des choses les plus naturelles dans la société ».

Avant de s’immerger en studio, comment Conchita Wurst va-t-elle passer Noël ? Les yeux de biche se font pensifs : « Je ne sais pas… Je ne sais même pas si Conchita passe Noël quelque part. Peut-être qu’on la rangera dans un carton ». « C’est cela que j’adore dans le fait d’être à la fois Conchita et Tom », s’explique l’artiste. « En tant que Conchita, je suis dans la lumière, je donne des interviews, je fais des séances photo. Et puis de l’autre côté il y a Tom, ce garçon timide et ennuyeux. Et j’adore être ainsi dans ma vie privée, et manger des pizzas ! C’est le bon équilibre ». « Je serai Conchita tant que cela sera amusant », dit encore le travesti, en promettant de tomber la robe à paillettes et la longue perruque noire « avant d’avoir l’air d’une vieille drag queen ».

AFP