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[Concert] Wuman aux Rotondes : « Les femmes, notre source d’inspiration »


Plus qu'un simple concert, les Wuman proposent un show audiovisuel où la musique et la vidéo font la paire. (photo DR)

Les quatre garçons de Wuman débarquent demain aux Rotondes dans le cadre des Congés annulés. Au programme, de la musique légère, aérienne et un show très visuel qui rend hommage aux femmes.

Wuman est un groupe de quatre hommes qui parlent des femmes. « Female music composed by male humans » (musique féminine composée par des hommes humains), écrivez-vous sur votre page Dandcamp. Mais pas dans le sens : on va les draguer, mais vraiment dans le sens on va essayer de les comprendre. On peut dire ça comme ça ?

Marin Lambert (chanteur et claviériste) : On peut dire ça comme ça. Nous essayons avant tout de créer des personnages féminins. Toutes sortes de personnages qui nous inspirent, que ce soit une ballerine, une enfant qui joue à cache-cache, une vieille copine de lycée qui a mal tourné ou autre. La plupart sont imaginaires, mais d’autres sont aussi réelles, comme Julia et Jeanne. Et nous, on tire leur portrait sonore.

Il s’agit donc d’Alice, Julia, Sara, Emilie, Blanche et Jeanne, qui donnent les titres des six morceaux de votre EP, « Portraits ». Pourquoi parler ainsi des femmes, surtout quand on est quatre hommes ?

Déjà parce que c’est notre source première d’inspiration. Peut-être même plus que si on était nous-mêmes des femmes. Ce sont les femmes qui nous donnent envie d’écrire et de faire de la musique. Les idées avaient surgi, comme souvent, un peu en blaguant, il y a pas mal de temps, simplement parce qu’on avait envie de titrer nos morceaux avec des noms de femmes. Puis, de fil en aiguille l’idée est non seulement restée, mais elle s’est aussi développée. C’est comme ça qu’est venue l’idée de faire de vrais portraits, d’écrire des textes autour de ces prénoms de femmes pour en faire de vrais personnages. Au départ il y avait la musique, puis s’est ajouté tout un aspect visuel.

Comment est-ce que les femmes, et surtout celles réelles dont vous tirez le portrait, perçoivent ce que vous dites musicalement d’elles ?

Ça, il faudrait leur demander, je ne peux pas répondre à leur place. Mais quand je discute avec les gens présents à nos concerts, j’ai l’impression que c’est plutôt bien perçu.

Avec six morceaux seulement, vous explorez des milieux musicaux aussi différentes que le rock, le jazz, l’afrobeat, l’electro. On peut même y déceler quelque chose qui serait proche du math-rock calme… C’est donc à la fois minimaliste et très riche. D’où vous vient cette envie de toucher un peu à tout ?

C’est tout à fait ça. On a tous eu des groupes différents avant Wuman et on a tous les quatre des inspirations très différentes. C’est tout ça qui crée le melting-pot de Wuman et ce son qu’on espère être unique. Eh oui, on a effectivement des influences dures, math-rock comme Battle, mais aussi des influences plus electro telles que Bonobo ou encore plus jazz. On n’y pense pas forcément en composant, mais il faut bien se rendre compte que ça se ressent.

C’est très rafraîchissant ce mélange, c’est aérien, on a envie de se laisser emporter…

Dans nos concerts on essaye de mélanger des moments où on se laisse aller, où on propose quelque chose d’assez planant en fait, et d’autres moments où on a envie de bouger et de faire en sorte que le public danse. On essaye toujours de trouver le bon équilibre entre le post-rock et l’electro d’un côté et le côté rock-tropical ou le math-rock plus rythmé.

Puisqu’on parle des concerts : votre univers est très visuel, vous l’avez dit, mais comment est-ce que tout cela se transpose sur scène ?

Chaque portrait sonore qu’on joue sur l’EP est accompagné d’un petit court métrage pour lequel on travaille avec un réalisateur. En live, ces portraits visuels sont proposés à l’écran. Là réside une grande partie de la performance live de Wuman. On travaille avec un VJ qui mixe, en live, des plans qui recréent les portraits de ces femmes. Quand on joue Julia, sur scène, il y a Julia qui prend vie derrière nous sur un écran.

L’EP « Portraits » dure moins de 25 minutes. On imagine que votre prestation est plus longue. Comment ça se passe exactement ?

On reprend quelques anciens morceaux du groupe et puis… un live ce n’est pas un CD. On crée un contact avec le public, on retravaille les morceaux d’une certaine manière, etc. Ce qui fait qu’on doit jouer une cinquantaine de minutes sur scène.

Le concert de cette semaine aux Rotondes sera votre première fois au Luxembourg. Quelles sont vos attentes ?

Oui, c’est vrai, c’est la première fois qu’on vient jouer. Pourtant on n’est pas loin, mais on n’a jamais été invités auparavant. On est vraiment ravis de venir jouer au Luxembourg d’autant qu’on a un peu de famille chez vous et que ce sera l’occasion de la voir. Mais bon, c’est surtout un grand plaisir d’être conviés à une manifestation avec une si belle affiche !

Wuman n’a que quelques années d’existence, mais a déjà remporté le tremplin de Dour, puis le concours Circuit au Botanique. C’est de bon augure pour l’avenir. Quelle est la suite pour vous ?

Là ça fait plus d’un an qu’on est en train de défendre notre EP dans des concours, sur scène, lors de tournées, etc. et à monter une équipe pour se professionnaliser le plus possible. Mais petit à petit on commence à redescendre dans notre garage pour faire des jams, pour se remettre à composer de nouveaux morceaux, et pour se repencher sur notre son. On n’a donc aucune date à annoncer, mais voilà, on commence, enfin, à travailler sur un prochain CD.

Entretien avec Pablo Chimienti

Aux Rotondes – Luxembourg. Vendredi à partir de 21h.