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Comment les Italiens confinés trompent-ils leur ennui ?


En Italie, des flash mobs circulent sur les réseaux sociaux pour «se rassembler» sur les balcons à certaines heures et jouer de la musique ou applaudir. (Photo AFP)

Alors que les Italiens entrent dans leur deuxième semaine de confinement, voici quatre moyens qu’il ont trouvés pour ne pas tomber dans l’ennui :

Promener son chien

Promener son chien est l’un des moyens les plus faciles pour échapper légalement au confinement. Du coup, même ceux qui préfèrent habituellement les chats tombent sous le charme canin.

« Ce voisin qui avait arrêté de vous parler parce qu’il soupçonnait votre innocent animal d’avoir fait ses besoins sur son paillasson, est maintenant tout sourire et propose de garder votre chien », ironise l’éditorialiste Massimo Gramellini dans les colonnes du quotidien Il Corriere della Sera.

Bien qu’il y ait environ 27 millions de chiens en Italie selon l’ONG environnementale Legambiente, on a même vu des Romains promener des cochons…

Après la diffusion de vidéos satiriques montrant des gens promenant de faux chiens, certains s’y sont même essayés. Le maire de la petite ville sarde de Mamoiada a été contraint de spécifier qu’on ne pouvait promener que des chiens « vivants ». Massimo Gramelli a aussi « repéré à Rome un monsieur distingué promenant une peluche en laisse », qui a même poussé le jeu jusqu’à « se baisser pour ramasser des crottes invisibles ».

La petite reine

Les Italiens affirment aimer le football plus que leur propre mère, mais ils éprouvent aussi une passion démesurée pour le cyclisme. La photo iconique de 1952 montrant les champions Gino Bartali et Fausto Coppi se passant une bouteille d’eau durant une étape ardue du Tour de France est devenue un symbole de l’entraide des Italiens pour arriver au sommet.

Ces jours-ci, nombre de cyclistes amateurs vêtus de combinaisons en lycra dignes du Giro écument les rues désertes. « Il y a plus de gens en train de faire de sport que si l’Italie accueillait les Jeux olympiques », s’est exclamé un policier à un poste de contrôle à Rome auprès d’un journaliste du Corriere della Sera.

À défaut de vélo, beaucoup profitent de l’autorisation de continuer à faire du jogging en solitaire.

Retour à la cuisine

La mondialisation a ouvert l’Italie à la malbouffe et aux vêtements taille XXL. Les jours où les grand-mères se levaient à l’aube pour préparer un repas gargantuesque pour leur famille ne sont plus qu’un lointain souvenir.

Mais depuis le début des mesures de confinement, qui incitent la population à cuisiner davantage maison, les Italiens se sont remis à préparer des desserts, du pain et des pâtes maison. « Avec +80% des achats de farine, on assiste à un boom du pain, des pâtes et des desserts faits maison dans les familles italiennes (…), contraintes de rester chez elles en raison des limitations aux déplacement », a explique la Coldiretti, principal syndicat agricole du pays.

Ce retour à la tradition serait motivé, souligne la Coldiretti, par la nécessité de réduire au minimum les sorties quotidiennes pour éviter les risques de contagion, notamment dans les files d’attente devant les boulangeries, épiceries et supermarchés.

Artiste en herbe

L’Italie a produit des artistes géniaux, de Léonard de Vinci à Michel-Ange en passant par Raphaël. Certains, comme le Tintoret, ont produit leurs plus belles œuvres alors que leurs concitoyens mouraient de la peste autour d’eux. Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui ont sorti crayons, pinceaux et chevalet pour tromper l’ennui, les enfants retrouvant les joies du coloriage.

Certains se sont cependant heurtés au refus de certains supermarchés de vendre des crayons, de la peinture ou du papier, non considérés comme des articles essentiels, contrairement aux aliments ou aux médicaments.

AFP/LQ