Le 11 mars 1978, la star de la chanson française Claude François disparaissait à l’âge de 39 ans en pleine gloire, électrocuté dans sa salle de bains. Quarante ans après, en discothèque et dans les fêtes de famille, toutes les générations chantent et dansent encore sur ses grands succès.
Entre 1962 et 1978, le chanteur populaire a enregistré 363 chansons (27 albums studio), dont 59 en langues étrangères, et vendu 35 millions de disques. Depuis sa mort, quelque 32 millions d’albums supplémentaires se sont écoulés. Sur la dernière décennie, il s’est vendu plusieurs dizaines de milliers de copies chaque année, selon Fabien Lecoeuvre, représentant des ayants droit du chanteur, ses deux fils Claude Jr et Marc François qui ont annoncé pour 2019 une comédie musicale sur la vie de leur père.
Claude François a décroché 16 fois le titre de numéro 1 du hit parade de la radio RTL entre 1972 et 1978 avec notamment Le Lundi au soleil, Chanson Populaire, Le Mal Aimé, Le téléphone pleure, ainsi que Magnolias for ever et Alexandrie Alexandra, ses deux derniers tubes. Entre le 18 décembre 1962 et le 24 février 1978, Claude François a donné 1 188 concerts.
Le blues du businessman
Depuis son ouverture au public en 1999, près de 65 000 personnes ont défilé dans la chambre du chanteur, lors de visites organisées dans sa propriété des Yvelines (région parisienne), le Moulin de Dannemois, transformée en musée. Le restaurant aménagé dans un des salons propose régulièrement des dîners-spectacles avec Franck D’Auria, sosie officiel.
Devenu rapidement indépendant en créant sa propre maison de disques Flèche, Claude François gèrera jusqu’à sept sociétés simultanément, le magazine Podium, la revue de charme Absolu dont il était le photographe attitré, une agence de mannequins, sans compter un parfum à son nom avec près deux millions de flacons écoulés entre 1975 et 1978. A l’occasion du 40e anniversaire de la disparition du chanteur, la fragrance ressuscitée est de nouveau commercialisée en bougie.
Dans le livre Claude François, mon frère, paru en 2008, sa sœur Josette a révélé que peu avant sa mort, Claude François voulait démanteler son empire pour solder ses dettes et se concentrer sur son métier d’artiste en signant avec le label Tréma. « Claude avait mauvais caractère, oui… Il était exigeant, mais il savait s’excuser, se faire pardonner… », se souvient Prisca, ex-membre emblématique des Clodettes, qui dansaient derrière le chanteur. « C’était un chanteur populaire. Pour les intellos, ça fait pas bien de dire qu’on aime Claude. N’empêche que le jour où il est décédé, tout le monde se souvient où il était, ce qu’il faisait. Et ça, c’est unanime », a-t-elle souligné.
Toujours très lucratif
A l’initiative des fils de Claude François, une messe sera célébrée samedi après-midi à Notre-Dame d’Auteuil, l’église parisienne où se sont déroulées les obsèques du chanteur. Les fans se sont donné rendez-vous aussi dimanche sur sa tombe, au cimetière de Dannemois. Universal publie la première intégrale de tous ses albums, au total 20 CD réunissant 360 chansons. Les amateurs de vinyle se disputeront un best of double avec les principaux succès depuis Belles, Belles, Belles.
Fabien Lecoeuvre publie une biographie Claude François, 14 284 jours, et Vline Buggy, parolière de nombreuses chansons de l’artiste, publie pour la première fois ses souvenirs, J’y pense et puis j’oublie. La journaliste Isabelle Catelan qui a dirigé le magazine Podium, a compilé les notes de service souvent incendiaires que le chanteur adressait à ses collaborateurs, alors que le biographe Baptiste Vignol propose Claude François, Je reviendrai comme d’habitude.
Le Quotidien/AFP