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Claude Brasseur rejoint ses copains acteurs déjà « tous au paradis »


Chaque génération retiendra son Brasseur. Il restera pour avoir incarné "Vidocq" à la télévision dans les années 1970 autant que pour son rôle du père de Sophie Marceau dans la "Boum" dans les années 80 (photo : AFP).

Pour les plus jeunes, c’était Jacky, le doyen du « Camping », pour leurs aînés, Vidocq ou le père de Vic dans « La boum » : le comédien Claude Brasseur est décédé mardi à 84 ans, après avoir marqué des générations sur petit et grand écran.

L’acteur à la voix rocailleuse, grain de beauté à gauche du nez, est mort « dans la paix et la sérénité entouré des siens », a annoncé à l’AFP Elisabeth Tanner, à la tête de l’agence Time Art.

Il « n’a pas été victime du Covid » et sera inhumé à Paris, au Père-Lachaise, « aux côtés de son père » Pierre Brasseur, a-t-elle ajouté.

Issu d’une lignée de comédiens, Claude Brasseur a marqué six décennies de cinéma et de théâtre français, en plus de 110 films, cotoyant Marcel Carné, François Truffaut, Claude Sautet ou Yves Robert.

Ce dernier l’avait filmé en 1976 et 1977 dans « Un éléphant ça trompe énormément » et « Nous irons tous au Paradis », avec une bande de copains, tous de grands acteurs, disparus ces trois dernières années : Victor Lanoux et Jean Rochefort sont morts en 2017, Guy Bedos est décédé en mai dernier.

Ces deux films, qui avaient laissé à Brasseur ses meilleurs souvenirs de tournage, seront rediffusés en hommage mardi soir sur France 3.

C’était « un de nos grands et solides comédiens », a salué l’ancien président du festival de Cannes, Gilles Jacob, sur Twitter. « L’éléphant d’Yves Robert, c’était lui. Un éléphant qui ne se trompait pas, qui vous regardait bien en face », a-t-il ajouté.

Aussi populaire que touche-à-tout, l’ancien du Conservatoire qui a tourné avec des figures de la Nouvelle Vague comme François Truffaut ou Jean-Luc Godard, était à l’aise dans les comédies aussi bien que dans des polars. Sans oublier le théâtre, pour celui qui a joué plusieurs centaines de fois « Le Dîner de cons ».

Le doyen de Camping

Et chaque génération retiendra son Brasseur. Il restera pour avoir incarné « Vidocq » à la télévision dans les années 1970 autant que pour son rôle du père de Sophie Marceau dans la « Boum » dans les années 80.

Plusieurs décennies après, Claude Brasseur était encore parfois arrêté dans la rue par des passants, pour avoir « des nouvelles de Sophie », s’amusait-il.

Ces années seront également celles de la reconnaissance des pairs : il accroche en 1977 un César du meilleur acteur dans un second rôle, puis le César du meilleur rôle pour « La guerre des polices » en 1980.

« Claude Brasseur a été et restera l’un des plus grands acteurs de sa génération. Un géant », a salué l’Académie des César, dont il avait présidé la cérémonie en 2007.

Ensuite, Claude Brasseur ne cessera jamais vraiment de jouer, sur les planches comme sur les plateaux.

Sa voix rocailleuse, son sourire bienveillant sont tout aussi familiers au public des années 2000, et pour les plus jeunes, il restera comme Jacky Pic, casquette rouge vissée sur la tête, le doyen de la bande de « Camping » et de ses suites.

Son comparse des Flots bleus, Franck Dubosc, a fait part de son émotion sur Instagram : « Je t’embrasse un dernière fois mon Claude ».

De nombreuses personnalités du cinéma ont salué la mémoire de Claude Brasseur, de Mathieu Kassovitz (« Nous irons tous au paradis ») à Jean Dujardin (« Au revoir mon beau et talentueux Claude ») en passant par José Garcia (« Au revoir mon ami »), Sandrine Kiberlain, Gilles Lellouche ou encore le réalisateur des « Camping », Fabien Onteniente.

AFP