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Cirkopolis à Thionville : époustouflant


Des prouesses physiques et techniques. (photo RL / Pierre Heckler)

La compagnie québécoise Cirque Eloize était samedi 9 janvier à Thionville. Sa création Cirkopolis mêle le cirque, le théâtre et la danse. Dans un univers postmoderne, les acrobates enchaînent les prouesses.

Le début est déroutant voire inquiétant, on se demande même si on ne s’est pas trompé de spectacle. Mais très vite, la monotonie et la répétition un peu pesante des gestes laissent place à la prouesse.

Avec Cirkopolis, la 9e création du Cirque Eloize, jouée samedi soir au théâtre de Thionville, on jongle tour à tour dans l’univers grave de Metropolis de Fritz Lang puis dans la poésie des Temps modernes de Chaplin ou encore dans l’absurdité du Brazil de Gilliam.

Le décor sur grand écran, qui sert de support de projection, transporte les spectateurs dans un monde postmoderne, où des employés d’une entreprise vont faire voler en éclat leur train-train habituel. Ils se libèrent au gré des disciplines, qui s’enchaînent d’un tableau à l’autre. Une jeune femme vêtue de rouge se lance dans une danse effrénée avec une roue Cyr, puis cède la scène à un trapéziste, qui sera suivi d’une envolée de massues.

La roue Cyr, sans doute un des plus beaux numéros de Cirkopolis. (photo RL / Pierre Heckler)

La roue Cyr, sans doute un des plus beaux numéros de Cirkopolis. (photo RL / Pierre Heckler)

Apothéose lors du numéro de contorsion et d’équilibre, réalisé avec grâce, par une des acrobates qui ne touche pas le sol durant cinq minutes. On écarquille les yeux lorsqu’elle gravit un escalier formé par la paume des mains de ses partenaires. On reste ému lorsque le clown de service, empêtré dans une penderie, donne vie à une simple robe accrochée à un cintre, au cours d’un extraordinaire numéro de séduction. On en prend plein les yeux à l’arrivée de la roue allemande dans laquelle évoluent six gaillards.

Et même si la liaison entre les numéros peut déstabiliser et nous faire perdre le fil et que la musique est parfois oppressante, Cirkopolis mérite le détour tant pour le talent des artistes que pour la qualité du spectacle. On en prend plein les yeux.

Sabrina Frohnhofer (Le Républicain lorrain)

photo RL / Pierre Heckler

photo RL / Pierre Heckler

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