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[Cinéma] «Wish» rend hommage à 100 ans de films Disney


Comme Pinocchio ou Moana avant elle, Asha, l’héroïne de Wish, formule un vœu aux étoiles. Et donnera vie à Star, une étoile facétieuse.

Le nouveau «classique d’animation» Disney, Wish, célèbre le centenaire du studio en rendant hommage aux films qui ont marqué son histoire. L’occasion de renouer aussi avec une tradition délaissée par le studio ces dernières années, celle du grand méchant.

De Cruella à Scar, Disney a enfanté de nombreux méchants parmi les plus mémorables du cinéma. Mais dans les récents dessins animés du studio, les personnages maléfiques brillaient par leur absence. Au grand dam de certains fans, les héroïnes de Frozen II (2019) ou Raya and the Last Dragon (2020) combattaient ainsi des forces du mal abstraites, telles que la défiance envers les autres ou la xénophobie, plutôt que des divas obsédées par la fourrure ou des oncles régicides.

Cette tendance est sur le point d’être renversée avec Wish, un film d’animation qui célèbre le centenaire du studio Disney avec des dizaines de clins d’œil à son vaste héritage et en profite pour renouer avec sa passion pour les personnages maléfiques. «Les fans nous disent : « Donnez-nous un méchant ! Un vrai méchant comme au bon vieux temps ! »», explique Chris Buck, le coréalisateur du film qui sort aujourd’hui sur les écrans de cinéma. Disney espère donc faire plaisir à son public, avec un personnage qui cache son côté obscur derrière une façade de «beau gosse», ajoute la coréalisatrice Fawn Veerasunthorn.

Je ne sais pas combien il y a de clins d’œil aux précédents films Disney, mais c’est une longue liste

Le dessin animé suit les aventures d’Asha, une adolescente courageuse de 17 ans qui va devoir lutter contre le roi Magnifico, un monarque aussi séduisant que fourbe. En apparence bienveillant, ce souverain aux pouvoirs magiques est capable d’exaucer les vœux de ses sujets et de quiconque s’aventure dans son royaume. Mais lorsque Asha candidate pour devenir son apprentie, elle se rend compte que Magnifico exauce uniquement les vœux susceptibles de servir ses propres intérêts égoïstes.

Clichés et points communs

«Il commence par être charmant», poursuit Fawn Veerasunthorn. Mais au cours du film, «on voit comment il s’est transformé en méchant». «Les méchants de Disney sont bizarres et amusants, et parfois extravagants, complète l’un des producteurs du film, Juan Pablo Reyes Lancaster Jones. Mais ils ont aussi leurs raisons d’être méchants.» Ce dernier produit son premier film Disney après avoir développé plusieurs projets récents du studio – dont Frozen II et Raya and the Last Dragon, mais aussi Encanto (2021) et les séries Baymax! (2022) et Zootopia+ (2022), pour la plateforme de streaming de Disney. Et promet avec Wish le retour d’un grand classique adoré des fans, la fameuse «chanson du méchant».

Orchestré par Chris Buck et Peter Del Vecho, respectivement coréalisateur et producteur de Frozen, le film a été explicitement conçu comme un hommage au centenaire du studio créé par Walt Disney. En quête d’inspiration, l’équipe a au départ accumulé des clichés tirés de tous les films produits par l’entreprise depuis un siècle sur un tableau. Le procédé a fait émerger un point commun entre de nombreux dessins animés : de Pinocchio (1940) à Moana (2016), les personnages Disney formulent souvent des vœux face aux étoiles. De quoi fournir une base au scénario.

Lorsque Asha en appelle au ciel pour réaliser un rêve puissant, elle donne accidentellement vie à une étoile malicieuse, dont le caractère facétieux n’est pas sans rappeler l’un des plus anciens et emblématiques personnages de Disney, Mickey Mouse. Le méchant Magnifico emprunte, pour sa part, à la méchante reine de Snow White and the Seven Dwarfs (1937) et à Maléfique, la fée de Sleeping Beauty (1959).

La qualité plutôt que la quantité

Ce dessin animé puise dans l’héritage du studio de bien d’autres manières. Visuellement, Wish utilise des effets évoquant les aquarelles tirées des contes pour enfants qui ont inspiré Walt Disney pour produire Snow White and the Seven Dwarfs, son premier long métrage. On retrouve aussi évidemment des animaux doués de la parole, comme dans Bambi (1942) ou Aladdin (1992). Cette fois, Valentino, la petite chèvre qui accompagne Asha dans ses aventures, est également vêtue d’un pyjama. Et ce n’est pas un hasard : car pendant son enfance, Walt Disney habillait parfois les animaux de sa ferme avec des vêtements – une idée déjà reprise dans The Many Adventures of Winnie the Pooh (1977).

Submergés par les suggestions de leurs équipes pour célébrer la riche histoire de la firme aux grandes oreilles, les réalisateurs ont fini par créer un tableau Excel pour garder la trace de tous les clins d’œil aux films précédents. «Je ne sais pas combien il y en a, mais (…) c’est une longue liste», sourit Chris Buck.

Selon le patron de Disney, Bob Iger, Wish veut définir le nouvel équilibre du studio, privilégiant la «qualité» à la quantité : «Nous nous retroussons tous les manches, moi y compris, (…) pour produire moins et nous concentrer davantage sur la qualité.» Le studio, en perte de vitesse depuis près d’un an, a réduit ses frais (notamment en supprimant 8 000 postes) et repris des couleurs. À tel point que l’impact de la grève à Hollywood, qui s’est achevée début novembre après quatre mois, «a été négligeable» pour Disney, a affirmé Bob Iger à la télévision américaine.