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[Cinéma] «Tron» de retour sur la «Grille»


(photo Disney)

En plus de 40 ans d’existence, la franchise Tron a conquis une communauté de fans dévoués et un statut d’œuvre culte. Son troisième volet au cinéma, Tron : Ares, entend raviver la saga après 14 ans d’absence.

À sa sortie en 1982, le film Tron réalisé par Steven Lisberger fait figure d’ovni cinématographique. Esthétiquement révolutionnaire avec le recours aux images de synthèse, une nouveauté à l’époque, il surfe sur le boom des jeux d’arcade. Les Light Cycles, motos qui laissent des murs de lumière derrière elles, deviennent iconiques et feront par la suite l’objet de nombreuses adaptations en jeux vidéo.

Malgré un succès d’estime, le film n’attire pas les foules, à la différence d’autres blockbusters sortis la même année comme E.T., Blade Runner ou Star Trek II : The Wrath of Khan. «Il a fallu attendre quelques années pour que le premier Tron rentre dans l’esprit du temps et devienne un classique», a raconté le réalisateur de Tron : Ares, Joachim Rønning. Disney mettra presque 30 ans à sortir un nouveau film avec Tron : Legacy (Joseph Kosinski, 2010). Ce volet «a été un meilleur succès commercial, mais toujours pas au niveau d’un Marvel», a poursuivi le réalisateur norvégien. Une tentative de lui donner une suite est abandonnée par le studio en 2015.

Pour ce troisième film, «tout le crédit revient aux fans de la franchise, un groupe de gens très déterminés», s’est amusé Joachim Rønning, qui a déjà réalisé d’autres films issus de sagas Disney comme le cinquième Pirates of the Caribbean, en 2017, ou le deuxième Maleficent, avec Angelina Jolie, en 2019.

 

Dans Tron : Ares, Julian Dillinger (Evan Peters), jeune dirigeant égocentrique et impulsif – et petit-fils d’Edward Dillinger, le principal antagoniste du premier film –, a créé un programme informatique redoutable, capable d’être transféré dans le monde réel grâce à une imprimante 3D. Ares, incarné par Jared Leto, est un soldat surentraîné, discipliné et sacrifiable à l’infini, mais dont l’existence est limitée à 29 minutes. Dillinger et son concurrent, Encom – entreprise aux intentions plus louables, dirigée par Kevin Flynn (Jeff Bridges), héros des deux précédents opus – se lancent dans une course effrénée pour trouver le code informatique qui pourrait briser cette barrière de 29 minutes.

Le film reprend les codes du volet précédent, avec un univers sombre et une bande originale léchée composée par Nine Inch Nails, après Wendy Carlos, pionnière de la musique électronique qui a signé la musique du premier volet, et Daft Punk qui était derrière celle de Tron : Legacy.

Je voulais créer un monde aussi réel que possible, le contraste absolu du monde numérique

Contrairement aux précédents films, qui voyaient les protagonistes entrer dans le monde numérique, cette fois-ci, ce sont les programmes qui sont transférés dans notre univers. «D’un point de vue de spectateur, c’est quelque chose que j’avais envie de voir», a défendu Joachim Rønning, qui a commencé à travailler sur le film il y a trois ans.

«Je voulais créer un monde aussi réel que possible, le contraste absolu du monde numérique», a poursuivi le réalisateur, ajoutant que la production a construit de vrais Light Cycles sans avoir recours aux images de synthèse. Les courses poursuites se déroulent dans Vancouver, où le tournage a nécessité de boucler le centre-ville toutes les nuits pendant six semaines.

Le film évoque la coexistence entre les humains et la technologie et la perte de contrôle des programmes informatiques. Des thèmes très actuels en plein essor de l’intelligence artificielle, et qui se prolongent dans Tron : Catalyst, un jeu vidéo sorti en juin et qui propose une expérience «complémentaire» à celle du film, selon son concepteur, Mike Bithell, dont l’équipe a travaillé en étroite collaboration avec celle du film.

«J’aime l’IA et les ordinateurs, donc ça semblait une évidence», a déclaré le Britannique à la tête du studio indépendant qui porte son nom. Après Tron : Identity, petit jeu d’enquête sorti l’année dernière, Bithell Games a remis le couvert avec un jeu ambitieux qui mélange action et aventure. «Notre jeu se passe sur une « Grille » (NDLR : le monde numérique dépeint dans la saga) différente, donc nous avons notre propre histoire», précise le concepteur de 39 ans, lui-même fan de la saga Tron depuis l’enfance.

Pour autant, le réalisateur du film n’a, lui, pas eu recours à la nouvelle technologie évoquée dans le film. «Deux mille personnes ont travaillé dessus. L’IA ne peut pas rivaliser. C’est très loin du niveau de ce que ces artistes sont capables de faire», a souligné Joachim Rønning. «Si vous avez de l’argent et beaucoup de ressources humaines, le résultat sera toujours supérieur… pour le moment», a-t-il conclu.

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