Après Arnold Schwarzenegger en 1987, c’est lui qui incarne Ben, le héros révolté et chahuté de Running Man. L’acteur Glen Powell raconte son personnage, le film d’Edgar Wright et sa vison d’Hollywood. Rencontre.
Les grandes stars d’Hollywood, c’est fini ? Avec son sourire éclatant et sa chevelure toujours impeccable, Glen Powell, qui reprend le rôle d’Arnold Schwarzenegger dans le remake du film Running Man, pourrait bien donner tort à cette idée reçue. Mais ce Texan, qui a quitté le temple du cinéma américain qu’est Los Angeles pour retourner vivre à Austin, ne s’en réjouit pas pour autant. «Je ne me considère pas comme quelqu’un d’exceptionnel», dit l’acteur âgé de 37 ans. «Cette époque des stars de films d’action et de cinéma? Ce n’est pas vraiment comparable».
Certes, dans le nouveau Running Man, qui sort mercredi, Glen Powell ne donne pas dans les fanfaronnades pleines de testostérone à la Arnold Schwarzenegger, Sylvester Stallone et autres Mel Gibson, toujours glorieux en soldats, policiers ou champions d’arts martiaux. Dans le rôle de Ben Richards, la nouvelle coqueluche d’Hollywood campe un homme banal, sans compétences particulières mais assez courageux pour affronter les épreuves. D’un tempérament plutôt enflammé, il participe à contrecœur à un jeu télévisé dans lequel le monde entier tente de le tuer, essayant de rester en vie assez longtemps pour gagner le prix. Le but n’est pas de devenir riche, mais d’acheter les médicaments dont sa fille a besoin pour survivre.
«L’approbation» d’Arnold Schwarzenegger
«Je me suis toujours identifié aux outsiders», confie Glen Powell. «Certains de mes films préférés mettent en scène des gens ordinaires confrontés à des situations extraordinaires. Et on ne peut pas faire plus ordinaire que Ben», son personnage. Le protagoniste du film est d’ailleurs roué de coups, blessé, projeté d’un pont. Le réalisateur Edgar Wright le fait même descendre de la façade d’un immeuble vêtu d’une serviette de bain pour échapper à une bande de malfrats. En voyant le film, Arnold Schwarzenegger a lancé : «Ça a dû faire mal!», se souvient Glen Powell. «Il connaît la douleur que ça implique de faire un film d’action comme il faut», dit-il, se réjouissant d’avoir obtenu «l’approbation» de son idole.
Plus fidèle au roman original de Stephen King que la version de 1987, Running Man donne à voir Glen Powell poursuivi de ville en ville par des tueurs professionnels, les producteurs tirant les ficelles du jeu pour faire grimper l’audience. La dystopie de Stephen King se déroule ironiquement en 2025 dans des États-Unis devenus une dictature, dominés par des autocrates semant la violence, et confrontés à des épidémies de fausses vidéos et à une véritable crise sanitaire. «Nous vivons vraiment dans cet univers TikTok», constate Glen Powell. «On assiste à des carnages, et en même temps, on en reste quelque part assez détachés. On ne se sent plus concernés en tant qu’êtres humains».
«Hollywood, c’est le Far West!»
Acteur de longue date, le Texan n’a connu la célébrité qu’en incarnant le pilote de chasse arrogant Hangman dans Top Gun : Maverick en 2022. Depuis, Glen Powell s’est énamouré de Sydney Sweeney dans Anyone But You, a combattu des tempêtes mortelles dans Twisters mais aussi coécrit et joué dans Hit Man. Comme un certain Sylvester Stallone, qui a écrit le célèbre scénario de Rocky et insisté pour en être l’acteur principal. «Je n’ai jamais voulu attendre que le téléphone sonne. Parce que j’ai compris que ça n’arriverait jamais, du moins pas pour les appels qu’on aimerait recevoir», explique Glen Powell. Son succès à Los Angeles, dit-il, est venu en «faisant preuve d’initiative». «Hollywood, c’est le Far West en ce moment». Glen Powell sera toutefois prochainement à l’affiche d’un nouveau film fantastique du créateur de Lost, J.J. Abrams.
Running Man, d’Edgar Wright.