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[Cinéma] Maria : le crépuscule de La Callas


Après Jackie Kennedy et Lady Di, Pablo Larraín poursuit ses biopics au féminin en s’attaquant à la grande cantatrice que fut Maria Callas, ressuscitée par Angelina Jolie.

Angelina Jolie se rêve en Maria Callas dans un biopic centré sur le crépuscule de la diva de l’opéra à Paris. Le film est signé Pablo Larrain, cinéaste devenu coutumier des biopics de personnalités, du dictateur chilien Augusto Pinochet (Le Comte) – pour lequel il a remporté le prix du meilleur scénario à la Mostra en 2023 – à Lady Di (Spencer avec Kristen Stewart) en passant par Jackie Kennedy (Jackie avec Natalie Portman).

Le Chilien s’est, cette fois, attaché les services de la superstar américaine Angelina Jolie, qui tente un retour au premier plan au cinéma. Pour être à la hauteur, elle a suivi des leçons de chant pour prêter sa propre voix à la diva, un pari osé qui l’a rendue «terriblement nerveuse».

Celle-ci explique n’avoir pas ménagé sa peine durant le tournage : «J’ai passé presque sept mois à m’exercer», a-t-elle raconté à Venise, d’où le film est reparti bredouille en septembre dernier, remerciant toutefois le réalisateur de l’avoir fait chanter pour commencer «dans une petite pièce et pour finir à la Scala»de Milan. «Il m’a vraiment donné le temps de progresser, mais j’avais peur de ne pas être à la hauteur» de «la voix du siècle», a-t-elle encore dit.

Autre inquiétude : celle de «décevoir» les fans et les amateurs d’opéra. «Je me suis vraiment attachée à elle, aussi je ne veux pas faire du tort à cette femme», a souligné l’actrice américaine de 49 ans, qui a fait son grand retour à l’écran avec un film estampillé Marvel (Les Éternels, 2021) sans oublier la saga Maléfique.

Une vie «belle mais difficile»

La Callas (1923-1977) fut à l’époque de sa gloire une star absolue, aussi bien pour sa carrière exceptionnelle sur les scènes les plus prestigieuses, de la Scala à l’Opéra de Paris, que pour son idylle tourmentée de neuf ans avec Aristote Onassis, suivie de près par la presse à scandale. Le film a choisi de se concentrer sur la fin de vie de Maria Callas, recluse dans son luxueux appartement parisien et inconsolable depuis qu’elle a été abandonnée par l’amour de sa vie, le richissime armateur grec, qui a épousé Jackie Kennedy.

J’étais plutôt branchée punk

Pablo Larraín ne cache pas ses sentiments pour la «prima donna assoluta», qui aurait fêté ses 100 ans en décembre 2023. «Depuis l’enfance, j’aime l’opéra, et plus particulièrement Maria Callas!», explique-t-il.  En outre, il s’est dit «intrigué par le fait qu’il n’y ait presque pas de films sur des opéras ou des chanteurs d’opéra». C’est pourquoi il a voulu «faire un film sur celle qui est probablement la plus grande voix de l’Histoire, et qui a eu une vie très belle mais difficile».

Recourant aux flash-back vers des moments clés de sa vie, sur scène ou en privé, il raconte sa quête désespérée pour retrouver sa voix d’or qui lui fait défaut. Née Maria Kalogeropoulou, elle devint La Callas au prix d’énormes efforts, suivant un régime draconien pour perdre 30 kg et se muer en diva au port altier et à l’élégance sans faille. Elle mourra d’un arrêt cardiaque à 53 ans. Les dialogues ciselés ne manquent pas de sel : «Le bonheur n’a jamais produit de bonne mélodie», affirme ainsi Jolie/Callas, qui lance aussi dans un restaurant : «Je n’ai pas faim, je viens au restaurant pour être adorée».

Une «vulnérabilité» en commun

Aux côtés de la star américaine, bientôt cinquantenaire, figurent trois acteurs italiens : Valeria Golino dans le rôle de sa sœur, Pierfrancesco Favino et Alba Rohrwacher dans celui de son couple de domestiques. Face à ce monument de l’opéra, Angelina Jolie a reconnu ne pas être une experte : «J’étais plutôt branchée punk, et j’aimais toutes sortes de musiques, mais j’écoutais sans doute davantage The Clash», a-t-elle dit, en souriant.

La star d’Hollywood s’est cependant trouvé des similitudes avec elle : «Notre point commun, c’est son côté extrêmement doux et le fait de ne pas avoir la possibilité d’exprimer publiquement cette douceur». Et d’ajouter : «Nous avons en commun cette vulnérabilité plus que toute autre chose». Après Maria, Angelina Jolie est attendue dans un film français, tourné par Alice Winocour (Revoir Paris), dans une intrigue tournant autour de la Fashion Week parisienne.

Maria, de Pablo Larraín.

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