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[Cinéma] Les « Vermeer » de Van Meegeren


L'intérêt des nazis pour les «Vermeer» de Han van Meegeren a fait la richesse du peintre, puis son malheur. (Photo : Ricardo Vaz Palma)

Coproduction grand-ducale, A Real Vermeer, de Rudolf van den Berg, rappelle l’histoire d’un des plus grands faussaires du XXe siècle, Han van Meegeren, et s’interroge sur ce qu’être artiste signifie.

Sorti la semaine dernière en plein Lux Film Fest, A Real Vermeer, coproduit par Tarantula Luxembourg et en grande partie tourné au pays, est un film parfois maladroit mais non dépourvu d’intérêt.

Han van Meegeren était promis à un grand avenir. Considéré comme le digne successeur de Rembrandt, il a vu sa carrière stoppée net par les guerres de pouvoir au sein de la scène artistique de cet Amsterdam des années 20. Un peu par avidité et beaucoup par vengeance, il mettra sur pied une supercherie incroyable. Les historiens de l’art cherchant le lien artistique entre le Caravage et Vermeer, il le leur apportera sur un plateau en peignant lui-même ce maillon manquant.

Un coup d’essai qu’il transformera en coup de maître. Du coup, il délaissera ses prétentions artistiques personnelles pour devenir un des faussaires les plus marquants du XXe siècle. En d’autres termes, un artiste torturé, mais un homme riche. Sa vie va, par contre, se compliquer à la Libération. Accusé d’avoir bradé un trésor national à Hermann Göring, symbole de l’envahisseur nazi, il devra s’en défendre au tribunal et ainsi révéler la duperie au monde.

Un film correct, malgré quelques ratés

Une histoire vraie que Rudolf van den Berg (Tirza, Süskind…) romance, tout en gardant son essence. Si son montage en flash-back n’évite pas quelques lourdeurs et redondances, le film est une réussite au niveau visuel. Le difficile processus artistique est assez bien représenté et la tension érotique entre van Meegeren (Jeroen Spitzenberger) et Jólanka (Lize Feryn), femme de son pire ennemi qui finira par devenir sa muse, est une réussite.

Le réalisateur a voulu éviter le biopic, tout comme le film de guerre – «j’avais déjà fait», explique-t-il –, et préfère partir de cette étonnante histoire pour parler d’art et des artistes. Le résultat ne donne peut-être pas un chef-d’œuvre, mais malgré tout un film correct et une réflexion intéressante.

Pablo Chimienti

A Real Vermeer, de Rudolf van den Berg. En salle.

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